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Lieu de l’événement Université Rennes 2 et EHESP , Rennes 35, France
Argumentaire
De plus en plus d’événements (crises économiques, écologiques, sanitaires, etc.) viennent bouleverser et questionner l’avenir de notre monde. L’actuelle crise socio-sanitaire due à la Covid-19 montre à quel point nos systèmes économiques, sociaux et éducatifs peuvent s’en trouver ébranlés. Les acteurs du monde de l’éducation et de la formation ne peuvent rester étrangers à ces transformations. Celles-ci nous questionnent sur l’accès à l’éducation, les contenus et modalités d’enseignements et sur le sens d’une éducation étendue à l’analyse critique et distanciée des phénomènes qui traversent nos sociétés. Comment l’enseignement supérieur peut-il être le lieu de cette éducation pour tous ?
Les éditions antérieures du congrès AIPU ont successivement apporté des éléments de réflexion– qu’il s’agisse du questionnement sur ses valeurs (juin 2016 – Lausanne, Suisse), sur sa pertinence (mai 2018 – Cotonou, Bénin) ou plus récemment de la redéfinition de l’expérience d’apprentissage lors du 31ème congrès de l’AIPU « Redéfinir l’expérience d’enseignement et d’apprentissage. Osons l’avenir » prévu à Laval (Québec) en mai 2020. Si ce dernier congrès n’a pu se tenir en raison de la crise sanitaire mondiale, il a initié une réflexion qui reste d’actualité, et même l’est plus encore à l’heure où nous écrivons ces mots en pleine pandémie. Conséquemment et s’inscrivant dans la continuité de ces réflexions – ainsi que dans celles engagées au niveau de la section France – relatives à l’avenir de l’enseignement supérieur, le comité scientifique du 32ème congrès AIPU 2022 s’appuie sur le constat de nos collègues québécois « Perméable aux avancées et besoins de la société, l’enseignement supérieur est en perpétuel mouvement » : il propose de passer de « oser » à « agir » et plus spécifiquement « agir ensemble ».
En effet, on assiste au sein de la société en général au développement d’un « agir ensemble » et ce dans de nombreux systèmes (politiques, économiques, sociaux, éducatifs, etc.) et à divers niveaux (micro, méso, macro). L’enseignement supérieur n’y échappe pas et on constate depuis quelques années que se développe un « agir ensemble » dans le cadre -et au service de- la pédagogie universitaire. Cependant cet « agir ensemble » dans l’éducatif, s’il est fréquemment mobilisé est peu explicité, illustré et documenté. Le congrès AIPU 2022 invitera à poser un regard attentif sur cette notion.
L’objectif principal du congrès, au prisme des recherches sur l’enseignement supérieur et des expériences de terrain, sera de questionner sur les plans épistémologique, méthodologique, axiologique et pragmatique, les dimensions, les temporalités, les potentialités et les tensions de cet « agir ensemble » entre les différents acteurs au service des mouvements de l’enseignement supérieur visant à répondre à cette nécessaire éducation à laquelle nous croyons/adhérons.
Au-delà d’une réponse à la crise qui impacte aujourd’hui nos activités, l’enjeu est de se projeter dans une transformation durable pour répondre à l’évolution des besoins et des attentes des apprenants et des enseignants, et plus globalement de la société.
Les travaux présentés dans le cadre du 32ème congrès de l’AIPU viseront à apporter des regards croisés sur la complexité et la pluralité de l’« agir ensemble » dans l’enseignement supérieur et sur le comment se créent les conditions du faire et du vivre ensemble sous différents angles :
La notion d’« agir ensemble » comme objet d’étude
Ce premier angle d’analyse de la thématique du congrès entend contribuer à circonscrire, préciser, stabiliser la notion en contribuant à sa définition en compréhension (explicitation des attributs) et/ou sa définition en extension (les objets, concepts et courants auxquels elle se rattache ou s’applique). Cette mise en ordre du réel ambitionne d’identifier les dimensions épistémologique et axiologique qui sous-tendent l’« agir ensemble » dans le champ de l’enseignement supérieur. Pourront par exemple être abordés ici : les concepts et cadres théoriques explicatifs des mécanismes de fonctionnement, conditions et contraintes ; les proximités de sens avec les notions de coopération, collaboration ou partenariat si souvent utilisées en pédagogie de l’enseignement supérieur ; les contextes pluriels ; les acteurs, leurs conceptions, leurs gestes et leurs engagements ; les approches, modèles et outils ; les perspectives de déploiement de l’« agir ensemble » dans le monde de demain ; etc.
Les modes d’« agir ensemble »
Ce deuxième angle d’analyse vise à contribuer à documenter le « comment agir ensemble ». Ces modes de relation et de travail pourraient être documentés dans plusieurs champs de l’enseignement supérieur : celui de la pratique d’enseignement, celui de l’apprentissage étudiant, celui de l’accompagnement de l’« agir ensemble », ainsi que celui de la recherche en éducation. Pourront par exemple être abordés ici : les modes de fonctionnement développés ; leur organisation ; la place, les rôles et les interactions entre les différents acteurs (internes/externes ; individuels/collectifs ; individuels/institutionnels) ; les conditions (techniques, humaines et sociales) ; les enjeux, tensions et accords (individuels/collectifs) ; etc. Ces modes d’« agir ensemble » pourront être étudiés dans différentes situations et environnements de formation : création de dispositifs de formation, d’accompagnement, de gestion de parcours ; réponses spécifiques aux perturbations actuelles et à venir ; appui à l’amélioration continue de la qualité des enseignements-apprentissages ; accompagnement à l’évaluation des dispositifs et des pratiques ; formation et usages « open/ouvert » du numérique, etc. Enfin l’« agir ensemble » sera questionné de la même manière dans les pratiques de recherche, par exemple autour des recherches collaborative, participative, recherche-action, ou encore de l’ingénierie coopérative, la démarche de SOTL (scholarship of teachning and learning), etc.
Le développement des acteurs de la pédagogie de l’enseignement supérieur pour et dans l’« agir ensemble »
Le troisième angle d’analyse questionne plus particulièrement les acteurs (enseignants, étudiants, chercheurs, accompagnateurs pédagogiques, gouvernance, responsables politique, etc.) et les compétences qu’ils sollicitent et/ou développent en situation d’« agir ensemble ». Il invite à examiner comment ce mode de travail et de communication est mobilisé par les différentes catégories d’acteurs et comment ce mode d’entrée en relation avec l’autre est porteur de transformations personnelles, professionnelles et institutionnelles. Pourront par exemple être abordés ici : le développement personnel et/ou collectif des acteurs du champ de la pédagogie de l’enseignement supérieur pour et dans l’« agir ensemble » ; la dynamique collective induite par/pour l’« agir ensemble » ; les métiers et fonctions, leurs apports, transformations ou encore leur émergence ; etc.
Les politiques et stratégies de l’« agir ensemble »
Enfin le quatrième angle d’analyse s’intéresse aux politiques en lien avec l’« agir ensemble » et à leurs déclinaisons stratégiques. Il invite à examiner la notion à partir de ses aspects politiques, sociétaux, économiques, organisationnels et techniques. Pourront par exemple être abordés ici : les politiques et leurs visées/finalités comme leur programme et niveau de déploiement ; les stratégies et leurs moyens ; les acteurs politiques ; les contextes (locaux, nationaux, internationaux et supra-nationaux) ; les dimensions (professionnalisation, inclusion, internationalisation et flexibilisation des formations universitaires) ; les dynamiques culturelle et interculturelle ; les croisements et maillages ; etc.
Ces différentes entrées (épistémologiques, praxéologiques, stratégiques et politiques) dans la thématique de l’« agir ensemble » sont évidemment inter-reliées. Toutefois, pour faciliter les regroupements nécessaires à la constitution du programme, les contributeurs sont invités à choisir prioritairement l’un de ces angles et à bien identifier les mots-clés correspondant à leur projet de communication au sein du congrès AIPU 2022.
Modalités de contribution
Proposition de symposium
Les contributions d’un symposium sont articulées autour d’une problématique commune et associées à l’un des quatre axes du congrès. Au cours du symposium, 3 à 5 communications de différents intervenants se succèdent sur un même thème ou enjeu, en laissant une place aux questions et discussions avec les congressistes.
Déroulé : 180 minutes au total : Pour chaque communication associée : 20 minutes de présentation + 10 minutes de discussion. Un propos introductif et une clôture est à prévoir par l’équipe du symposium.
Modalités de dépôt :
- Résumé court en français explicitant le texte de cadrage du symposium en 500 mots maximum + 1 résumé court de 500 mots maximum dans une autre langue
- Texte complet 2000 mots maximum (5 références bibliographiques maximum)
- 1 discutant nommé par les déposants
- 3 communications minimum (5 maximum) de deux institutions différentes minimum
- Chaque communication qui compose le symposium peut être proposée par un ou plusieurs auteurs (max. 5).
- Les communications sont soumis aux règles de dépôts des communications individuelles explicités ci-dessus
- les résumés de toutes les communications qui seront présentées dans le cadre du symposium doivent être déposés au moment de la proposition d’un symposium sur le site Internet du congrès
- 5 mots-clés maximum, pour le cadrage du symposium, choisis parmi ceux proposés par le comité scientifique
Propositions de Co-Lab : Atelier contributif et d’expérimentation
Description : autour d’un enjeu en lien avec le thème et l’un des quatre axes du congrès, les auteurs de l’atelier proposeront aux participants de vivre une expérimentation pédagogique puis de contribuer à un premier feedback dont les résultats pourront ensuite être diffusés durant ou après le congrès
Déroulé : 120 minutes.
Modalités de dépôt :
- Résumé court en français explicitant l’atelier en 500 mots maximum + 1 résumé court de 500 mots maximum dans une autre langue
- Texte complet 2000 mots maximum (5 références bibliographiques maximum)
- 5 mots-clés maximum choisis parmi ceux proposés par le comité scientifique
Propositions I-Lab : Boostez votre initiative pédagogique !
Description : vous avez d’ores et déjà éprouvé une initiative pédagogique dont vous êtes l’auteur et vous souhaiter l’évaluer pour la modifier, la faire évoluer à partir de vos premiers résultats ? N’hésitez pas à la présenter et vous serez accompagné avec méthode pour la questionner collectivement puis fabriquer avec les congressistes des repères d’actions afin de lui donner un nouvel élan !
Déroulé : 120min d’atelier afin de faire vivre l’/les/la
- Explicitation de la situation entre l’auteur et le groupe
- Identification de dimensions d’évaluations par l’auteur
- Propositions par le groupe
- Synthèse et choix des propositions par l’auteur
- Synthèse et choix pour soi
Modalités de dépôt :
- Résumé court en français explicitant l’initiative pédagogique en 500 mots maximum + 1 résumé court de 500 mots maximum dans une autre langue
- Texte complet 2000 mots maximum (5 références bibliographiques maximum)
- 5 mots-clés maximum choisis parmi ceux proposés par le comité scientifique
Propositions de communication individuelle
Description : présentation avec support visuel, suivie d’une brève période d’échange avec les congressistes. Au cours d’une séance thématique de 90 minutes dans laquelle seront regroupées 3 communications individuelles (le regroupement thématique sera effectué par le comité scientifique).
Déroulé : 30 minutes au total : 20 minutes de présentation + 10 minutes de discussion.
Modalités de dépôt :
- Résumé court de 500 mots maximum en français + 1 résumé court de 500 mots maximum dans une autre langue
- Texte complet 2000 mots maximum (5 références bibliographiques maximum)
- 5 mots-clés maximum choisis parmi ceux proposés par le comité scientifique
- Un même auteur ne peut déposer plus de 3 communications individuelles en premier auteur
- Date limite : 15 octobre 2021
Comité d’organisation
- Geneviève Lameul, Université Rennes 2
- Joëlle Demougeot-Lebel, Université de Bourgogne
- Arnold Magdelaine, Université de Nantes
- Marthe-Aline Jutand, Université de Bordeaux
- Franck Bertucat, Université Catholique de Lyon
- Viviane Boutin, Université d’Artois
- Lionel Husson, Centrale Supélec, Université Paris-Saclay
- Simon Zingaretti, Université de Strasbourg
- Elsa Chusseau, Université Rennes 2
- Wiliam Harang, École des Hautes Études en Santé Publique
- Nathalie Debski, Université Angers
- Karine Thepot Caudan, Université de Bretagne Occidentale
- Philippe Lalle, Université Claude Bernard, Lyon 1
- Julien Douady, Université Grenoble Alpes
- Amaury Daele, Haute École Pédagogique Vaud ; AIPU international (CAI)
Comité scientifique
- Geneviève Lameul, Université Rennes 2 (FR)
- Joëlle Demougeot-Lebel, Université de Bourgogne (FR)
- Elzbieta Sanojca, Université de Strasbourg (FR)
- Emmanuelle Annoot, Université de Rouen Normandie (FR)
- Catherine Archieri,Université de Brest Occidentale (FR)
- Mariane Frenay, Université Catholique de Louvain (BEL)
- Philippe Parmentier, Université Catholique de Louvain (BEL)
- Grace Neville, University College Cork (IRL)
- Christelle Lison, Université de Sherbrooke (CA) ; AIPU international (CAI)
- Bernadette Charlier, Université de Fribourg (CH)
- Emmanuel Sylvestre, Université de Lausanne CH)
- Christine Ferron, Fédération nationale d’éducation et de promotion de la santé (Fnes) (FR)
Mots-clés
- Mots-clés
- Enseignement supérieur
- Pédagogie