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Lieu de l’événement Cinémathèque de Nice, Acropolis, Nice 06000, France
Les productions cinématographiques et audiovisuelles, ainsi que leurs modalités de circulation, s’inscrivent dans un cadre légal, qu’il soit officiel ou officieux. Mais en marge, une production « hors-la-loi » subsiste. Elle trouve ses publics au gré de circuits le plus souvent clandestins. Les contextes d’éclosion de ces films sont très divers, et sont souvent à mettre en relation avec des environnements qui visent tous à assurer la pérennité d’un ordre, social, moral ou politique. Ces différentes configurations impliquent la reconnaissance, pour ceux qui fabriquent ces images comme pour ceux qui les interdisent, du présupposé d’un « pouvoir de l’image animée » capable de bouleverser l’ordre établi.
Les films « hors-la-loi » poursuivent des objectifs multiples. Certains relèvent d’une démarche militante et contestataire à l’encontre du pouvoir en place, d’autres d’une volonté de transgression morale et sociale, et d’autres encore d’une intention marchande se nourrissant de l’appétence de certains publics pour l’illicite : citons par exemple les films à visée politique tournés clandestinement sous des régimes autoritaires, ou encore les films pornographiques et d’extrême violence contrevenant aux lois en vigueur.
Au sein de ce colloque, ces questions seront envisagées au travers du prisme conceptuel des alternatives, central dans le programme « Cinéma et audiovisuel : Alternatives » développé par le LIRCES. L’alternative, ici, concerne tout autant les contenus que les modalités de production, de diffusion et de réception. C’est le cadre législatif, variable en fonction des zones géographiques, des périodes et des régimes politiques considérés, qui définit l’alternative et les conditions de son existence. Appréhender les films « hors-la-loi » de façon tout à la fois globale et comparée permettra ainsi d’en dresser un panorama diachronique, mettant en évidence le caractère extrêmement fluctuant de la loi, de l’interdit, du consensuel.
Les communications pourront aborder, de manière pluridisciplinaire, toutes les époques de l’histoire du cinéma et de l’audiovisuel, jusqu’à la situation contemporaine, au gré des multiples formats d’enregistrement et de diffusion des images et des sons qui bouleversent l’identité même de l’image clandestine. Elles pourront aussi parcourir la diversité des situations à travers le monde et évoquer toutes sortes d’interdits. Elles réfléchiront également aux outils juridiques et policiers dont se dotent les Etats pour se protéger de la fabrication et de la consommation de ces images qui circulent sous le manteau.
Le colloque aura lieu du 1er au 3 juin 2022, à la Cinémathèque de Nice. Les propositions sont à envoyer par email à l’adresse suivante : souslemanteau@laposte.net avant le 31 octobre 2021. Les communications donneront lieu à une publication dans les Cahiers de Champs Visuels.