Arts et humanités numériques dans l’ethnomusicologie

Argumentaire

Avec l’arrivée de la pandémie, le monde académique a plus que jamais dû faire face à la nécessité de faire appel aux outils et médias numériques et technologiques non seulement pour assurer la continuité de la transmission de la pensée, des savoirs, de l’enseignement, entre autres, mais aussi pour continuer la recherche ainsi que le travail de terrain. En parallèle, les musiciens ont également recalibré leur usage de ces outils en produisant leurs sons et musique en ligne, ce qui leur a permis d’explorer de nouvelles opportunités et de collaborer de manière innovante, ouvrant les portes à de nouveaux publics jusqu’alors inaccessibles. Avec l’accélération de l’outil numérique, l’ethnomusicologie contemporaine peut se poser de nombreuses questions, certaines émergeant directement de nos expériences pendant ces deux dernières années.

• À quel point notre travail de terrain a-t-il changé, et que peut-on apprendre de nos collègues ayant entrepris un terrain hybride ou en ligne depuis de nombreuses années ?
• Quelle est la place aujourd’hui du numérique comme moyen et méthode pour le travail de recherche et d’expérimentation des ethnomusicologues ?
• Comment ces technologies permettent-elles de dynamiser et de valoriser la recherche (travaux collaboratifs et participatifs) et de toucher des publics auparavant inaccessibles du fait de la distance, des barrières de la langue (outils de traduction) ou de la désinformation (renforcement des réseaux scientifiques) ?
• Quelle réflexion a-t-on autour de l’éthique et des plateformes de publications alternatives et en ligne ?
• Nos nouvelles relations en ligne avec des musiciens autour du monde changent-elles la réflexion autour de l’accès à notre recherche, notamment les publications soumises à des accès payants (‘paywall’) ?
• Comment les outils numériques permettent-ils de proposer des archives, banques de données, sites internet riches et complexes en termes de ressources, d’informations, de médias (audio, vidéo, iconographie, témoignages, etc.) et de les interconnecter ?
• Enfin, au-delà de la valorisation inestimable de ces sources et de leur accès de plus en plus répandu, comment s’organisent les collaborations artistes/chercheurs par le biais de ces outils, et comment permettent-elles un nouveau rapport au son et à l’enregistrement, matériau-clé de notre discipline ?
• Comment ces opportunités et contraintes ouvrent-elles de nouvelles voies pour les ethnomusicologues en France et au Royaume-Uni, et que pouvons-nous apprendre les uns des autres ?

Ces journées d’études s’articuleront autour de plusieurs axes principaux :

1. Plateformes : archives numériques, archives ouvertes, streaming et réseaux sociaux
2. Accès : autres publics, diffusion, plateformes et publications alternatives
3. Travail de terrain numérique et/ou hybride : espaces, éthique, temps et rencontres numériques
4. Arts numériques et apports techniques : analyse du son, outils, méthodes
5. Collaborations numériques et relations internationales : participation horizontale, interdisciplinarité, barrières hiérarchiques (ou leur absence)

Conditions de soumission

• Les propositions de communication de 500 mots maximum, accompagnées d’une courte bio-bibliographie, devront être adressées à l’adresse jetus2022@gmail.com avant le 25 juin 2022.
• Il sera répondu aux propositions avant le 15 juillet 2022.
• Les journées d’étude auront lieu du 23 au 25 septembre 2022 au Musée du Quai Branly.

Comité scientifique

• Cassandre Balosso-Bardin
• Marlène Belly
• Geoffroy Colson Byron Dueck
• François Picard
• Steve Wilford