- Le , Musée du quai Branly (75)
- Le , Maison de la recherche, Saint-Denis (93)
Lieu de l’événement Paris et Saint-Denis 75 et 93, France
Argumentaire
À l’époque moderne, les navires sillonnant les mers et les océans du monde ne transportent pas seulement à leur bord des hommes et des marchandises. Transitent aussi « par la voie de la mer » des écrits en tout genre, à l’instar des routiers et des cartes utiles à la navigation, des journaux de bord tenus par les capitaines de vaisseaux, des papiers personnels de passagers et membres d’équipage, ou encore des « paquets » de correspondance officielle et privée. Si le commerce des imprimés a fait l’objet de nombreux travaux embrassant les échelles de l’histoire atlantique ou globale (Leonard 1949, González Sánchez 2001, Rueda Ramírez 2005, Gómez Álvarez 2011, Cooper-Richet et Mollier 2012), la présence de documents manuscrits à bord des navires, de même que les conditions matérielles de leur transport en mer, demeurent un angle mort de l’historiographie du fait maritime à l’époque moderne. Certes, les spécialistes de la Marine française d’Ancien Régime n’ignorent pas l’importance quantitative des papiers en provenance ou à destination du Levant et du Ponant qui circulent par voie d’eau. Mais cette vaste production épistolaire a été avant tout analysée soit comme un moyen de communication politique à distance soit comme un défi logistique et archivistique pour une institution en cours de structuration (Llinares et Ulbert 2017). Les journaux de bord et les cartes topographiques forment une autre part importante de la documentation transportée et archivée par la Marine royale sous l’Ancien Régime. A leur retour en France, les commandants de bâtiments de guerre et de navires marchands étaient tenus de déposer l’original ou la copie de ces documents. D’abord entreposés au Dépôt des papiers de la Marine organisé à la fin du XVIIe siècle, ils furent déposés à partir de 1720 auprès d’un service détaché, le Dépôt des Cartes, Plans et Journaux de la Marine. A chaque étape de la production, de la collecte et de l’acheminement de ces manuscrits, divers acteurs étaient susceptibles de s’en emparer pour en extraire des informations, des savoirs ou du prestige (Palomino 2018).
Malgré l’apport de ces travaux, les dynamiques de la circulation maritime des manuscrits à l’époque moderne, qu’elles soient intellectuelles, politiques, administratives, ou commerciales, n’ont jamais fait l’objet d’une tentative d’appréhension globale par l’historiographie. Partant de ce constat, l’objectif de ce colloque est d’identifier des corpus signifiants de manuscrits ayant transité par voie maritime à l’époque moderne, et d’analyser le rôle des différents acteurs – ministres, diplomates, savants, soldats, marins, marchands, bibliothécaires, archivistes – impliqués dans leur production, leur collecte, leur transport et leur manipulation avant, pendant et après la traversée. On privilégiera comme cadre d’analyse les Marines européennes (française, anglaise, espagnole) envisagées dans leurs réalités opérationnelles et administratives. Celles-ci connaissent à partir du XVIIe siècle un intense développement aussi bien dans l’océan Atlantique qu’en Méditerranée, deux espaces qui constitueront le cadre géographique du colloque.
C’est généralement à l’initiative de ministres ou d’administrateurs de la Marine que d’importants ensembles de manuscrits ont été acheminés vers les grands ports marchands d’Europe occidentale (Venise, Marseille, Cadix, Lisbonne), puis vers les grands centres politiques et intellectuels (Paris, Madrid, Londres) où ils ont été archivés, catalogués et conservés jusqu’à nos jours. Pour se limiter au cas de la France, les figures de Colbert sous le règne de Louis XIV et du comte de Maurepas sous le règne de Louis XV, sont emblématiques d’une ambition maritime se traduisant par l’acquisition de manuscrits dans le but d’enrichir les collections de la Bibliothèque royale (Armstrong 2013). Pour mener à bien ces projets, le pouvoir politique est tributaire de nombreux acteurs qui jouent tour à tour (ou parfois en même temps) le rôle d’informateurs, d’acheteurs ou de transporteurs : érudits et bibliophiles, ambassadeurs, consuls, représentants de la « nation » à l’étranger, Chambres de commerce, capitaines de navires, etc. L’exemple du « fonds des traductions », conservé dans le Département des manuscrits orientaux de la Bibliothèque nationale de France, illustre parfaitement la complexe organisation mise en œuvre pour collecter et transporter des manuscrits à travers la Méditerranée à l’époque de Louis XV (Berthier 1997). Ces projets d’acquisition de manuscrits s’inscrivent dans un contexte de structuration des savoirs orientalistes dans l’Europe des XVIIe et XVIIIe siècles (Girard 2015 ; Hamilton, Van den Boogert et Westerweel 2015). Des savants comme Nicolas Fabri de Peiresc, Gilbert Gaulmin, Edward Pococke, Antoine Galland, François Pétis de la Croix, les abbés Sevin et Fourmont, Jean Otter, Abraham Hyacinthe Anquetil-Duperron, contribuent de manière décisive à l’enrichissement des collections européennes de manuscrits arabes, turcs, persans et indiens (Omont, 1908 ; Richard 1980, 1996 et 1998 ; Colas 1997 ; Berthier 2000 et 2010 ; Van Damme 2014 ; Cheny 2015 ; Gallien 2015 ; Miller 2015). Souvent minoré par les administrateurs et les savants européens, le rôle des intermédiaires locaux est pourtant essentiel dans la collecte de savoirs et d’informations. Par ailleurs, plusieurs travaux récents ont souligné le rôle décisif joué par des érudits originaires de l’Empire ottoman, qu’ils soient musulmans, grecs orthodoxes, maronites ou juifs, dans la constitution d’un savoir orientaliste en Europe même ; ils ont effectué un précieux travail de copie et d’annotation de manuscrits orientaux conservés dans les bibliothèques princières d’Espagne, d’Italie et de France (Ghobrial 2016, Kilpatrick et Toomer 2016, Glesener 2021).
La focalisation de l’historiographie sur les manuscrits orientaux s’explique par l’intérêt suscité dans l’Europe moderne par les savoirs de l’Orient et sur l’Orient (Bléchet, 1996). Pour autant, la route du Levant n’est pas la seule voie maritime empruntée par des manuscrits à l’époque moderne. En Méditerranée occidentale et le long des côtes atlantiques du Maghreb, plusieurs cas de navires européens transportant des manuscrits arabes ont été recensés, mais ces circulations étaient généralement liées à des actes de piraterie ou des opérations militaires plutôt qu’à une politique concertée d’acquisition, en accord avec les autorités locales (Jones 1987). Un exemple emblématique est la capture par des pirates espagnols d’un navire transportant la bibliothèque du sultan du Maroc, Mawlāy Zaydān, en 1612 : interceptés au large de San Miguel de Ultramar (Kasbat el Mehdia au Maroc), les manuscrits furent d’abord transportés à Cadix pour y être catalogués, puis emmenés jusqu’à Madrid où ils rejoignirent les collections de la bibliothèque de l’Escorial (Hershenzon 2014). Plus tard, entre le milieu du XVIIe siècle et le début du XIXe siècle, la Marine anglaise avait ordre, durant les périodes de guerre navale dans l’Atlantique, de saisir tous les documents (papiers, lettres, manuscrits) trouvés sur les navires ennemis : ces prize papers forment aujourd’hui un fonds d’une richesse extraordinaire aux Archives nationales à Kew. Sur le vaste océan Atlantique, d’autres manuscrits voyagèrent d’Amérique vers l’Europe entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle, à l’image des récits de missionnaires catholiques, des célèbres codex mésoaméricains ou des journaux de bord relatant les expéditions américaines.
Problématique et axes du colloque
Les organisateurs du colloque souhaitent prendre au pied de la lettre l’expression « manuscrits voyageurs », à rebours des connotations métaphoriques et poétiques qu’elle revêt de prime abord. Il s’agira de réfléchir collectivement aux conditions matérielles dans lesquelles des manuscrits, documents par essence fragiles et sensibles aux altérations liées à l’humidité, ont été déplacés sur de longues distances par voie maritime à l’époque moderne, et s’interroger sur les dynamiques intellectuelles, politiques, administratives et commerciales qui ont stimulé et encadré ces circulations à grande échelle. Les communications pourront prendre la forme d’études de cas sur un trajet particulier, sur la provenance et les usages d’une collection de manuscrits, ou bien dresser des tableaux plus généraux des modes de circulation à différentes échelles.
À l’intérieur de cette problématique générale, on pourra envisager plusieurs axes :
Axe 1. La production des corpus de manuscrits : collecte, copie, traduction
Avant l’étape du transport en mer, une série plus ou moins complexe d’opérations intellectuelles et matérielles entre dans la production des corpus de manuscrits :
- copie et traduction
- reliure
- achat (du volume isolé à la bibliothèque)
- rapt ou confiscation
Elles font intervenir différents acteurs : copistes, interprètes, marchands libraires, soldats, érudits européens ou savants locaux, etc. Un des objectifs du colloque est d’établir une typologie la plus exhaustive possible de ces opérations et de ces acteurs, afin d’identifier des configurations communes ou plus exceptionnelles en fonction des époques et des lieux.
Axe 2. Transport et conservation des manuscrits en mer
La traversée de vastes étendues d’eau comporte pour les documents manuscrits (qu’ils soient de papier ou de parchemin) de nombreux périls : sel, humidité, nuisibles, sans parler des avaries aussi fatales pour les livres que pour les hommes. Les équipages doivent prendre en compte ces risques liés à la navigation, ce qui invite à s’interroger sur les conditions concrètes du transport des manuscrits en mer :
- quels sont les matériaux et les contenants utilisés : caisses en bois, ballots de tissu, etc ?
- comment se déroulent le chargement et le déchargement des manuscrits ? Comment se déroulent les rapts et les confiscations en mer ? Les manuscrits font-ils l’objet d’une surveillance particulière à l’arrivée, voire de saisies par l’Inquisition, les douanes, les bureaux de santé, etc ?
- une fois à terre, comment se déroule leur acheminement jusqu’aux lieux où ils sont censés être conservés ?
Axe 3. Configurations institutionnelles : villes portuaires, centres politiques
Le dernier axe se concentre sur les configurations institutionnelles de la circulation et de la réception des manuscrits :
- quel est le rôle respectif des villes portuaires et des capitales politiques et intellectuelles dans la circulation des manuscrits (sachant que les deux sont parfois confondus, comme dans le cas de Londres ou de Lisbonne) ? Comment les autorités des villes portuaires – municipalités, chambres de commerce, bureaux de santé – communiquent-elles et se coordonnent-elles avec les représentants du pouvoir central pour assurer le transport des manuscrits ?
- quel rôle jouent les acteurs impliqués dans la réception et la conservation des manuscrits (bibliothécaires, archivistes, administrateurs de la Marine) ?
- enfin, dans quelle mesure peut-on reconstituer l’historique de la conservation et les usages successifs de ces collections de manuscrits (opérations de catalogage, lieux de conservation successifs, consultations par des lecteurs, etc) ?
Modalités pratiques
Le colloque se déroulera dans l’amphithéâtre de la Maison de la Recherche de l’Université Paris 8, le 5 juillet 2023, et dans la salle de cinéma du Musée du Quai Branly le 6 juillet 2023.
- Les propositions de communication (environ 300 mots, en français ou en anglais) sont attendues pour le 30 janvier 2023 et devront être envoyées à l’adresse suivante : manuscritsvoyageurs2023@gmail.com.
- Les candidats recevront une réponse avant le 28 février 2023.
Organisation
- François Lavie, maître de conférences en histoire moderne à l’Université Paris 8 – MéMo (Centre d’histoire des sociétés Médiévales et Modernes)
- Maxime Martignon, post-doctorant au musée du quai Branly – Jacques Chirac
Comité scientifique
- Alain Cabantous (Université Paris 1)
- Guillaume Calafat (Université Paris 1)
- Emmanuelle Chapron (Université d’Aix-Marseille / EPHE)
- Jörg Ulbert (Université de Bretagne Sud)
- Marie Houllemare (Université de Genève)
- Caroline Le Mao (Université de Bordeaux)
- Nicolas Schapira (Université Paris-Nanterre)
Bibliographie sélective
Christopher Drew Armstrong, « Le comte de Maurepas et la redécouverte de la Méditerranée sous Louis XV », Comptes rendus de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, 157e année, n° 2, 2013, pp. 819-854
Annie Berthier, « L’approche de l’Orient par les textes et la naissance de l’esprit scientifique : l’acquisition de manuscrits pour la Bibliothèque du roi (XVIe-XIXe s.) », Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 154e année, n° 4, 2010, pp. 1675-1684
Annie Berthier, Manuscrits, xylographes, estampages. Les collections orientales du département des Manuscrits, Paris, Editions BnF, 2000
Annie Berthier, « Turquerie ou Turcologie ? L’effort de traduction des langues au XVIIIe siècle, d’après la collection des manuscrits conservée à la Bibliothèque nationale de France », dans F. Hitzel (dir.), Istanbul et les langues orientales, Paris, L’Harmattan, 1997, pp. 283-317
Françoise Bléchet, « Présentation. ‘‘Ex Oriente Lux’’ », Dix-huitième Siècle, n° 28, 1996, pp. 5-22
Christian Borde et Éric Roulet (dir.), Les Journaux de bord, XIVe-XXIe siècle, Aix-la-Chapelle, Shaker Verlag, 2015
Anne-Marie Cheny, Une bibliothèque byzantine. Nicolas-Claude Fabri de Peiresc et la fabrique du savoir, Champ Vallon, 2015
Gérard Colas, « Les manuscrits envoyés de l’Inde par les jésuites français entre 1729 et 1735 », dans François Déroche et Francis Richard (dir.), Scribes et manuscrits du Moyen-Orient, Paris, Bibliothèque nationale de France, 1997, pp. 345-362
Sandra Contamina et Isabelle Trivisani-Moreau (dir.), Les Textes voyageurs des périodes médiévale et moderne, Rennes, PUR, 2020
Diana Cooper-Richet et Jean-Yves Mollier (dir.), Le commerce transatlantique de librairie, un des fondements de la mondialisation culturelle (France-Portugal-Brésil, XVIIIe-XXe siècle), Campinas, Publiel, 2012
Adrien Delmas, Les voyages de l’écrit : culture écrite et expansion européenne à l’époque moderne. Essais sur la compagnie Hollandaise des Indes orientales, Paris, Honoré Champion, 2013
Claire Gallien, « Edward Pococke et l’orientalisme anglais du XVIIe siècle : passeurs, transferts et transitions », Dix-septième siècle, n° 268, 2015/3, pp. 443-458
John-Paul Ghobrial, « The Archive of Orientalism and its Keepers : Re-Imagining the Histories of Arabic Manuscripts in Early Modern Europe », Past & Present, vol. 230, n° 11, 2016, pp. 90-111
Aurélien Girard (dir.), « Connaître l’Orient en Europe au XVIIe siècle », numéro spécial de la revue Dix-septième siècle, n° 268, 2015/3
Thomas Glesener, « Gouverner la langue arabe : Miguel Casiri et les arabisants du roi d’Espagne au siècle des Lumières », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 76, n° 2, 2021, pp. 227-267
Cristina Gómez Álvarez, Navegar con libros : El comercio de libros entre España y Nueva España (1750-1820), Madrid, Trama Editorial S.L, 2011
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Daniel Hershenzon, « Traveling Libraries : The Arabic Manuscripts of Muley Zidan and the Escorial Library », Journal of Early Modern History, vol. 18, n° 6, 2014, pp. 535-558
Marie Houllemare, « La fabrique des archives coloniales et la naissance d’une conscience impériale (France, XVIIIe siècle) », Revue d’histoire moderne et contemporaine, no 61‑2, 2014, pp. 7‑31
Robert Jones, « Piracy, war and the acquisition of Arabic manuscripts in Renaissance Europe », Manuscripts of the Middle East, vol. 2, 1987, pp. 96-110
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