Réinventer la scène. Innovation, création, diffusion

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Informations éditées à partir d’une annonce Calenda.

Réponse attendue pour le 15/01/2023

Type de réponse Résumé

Type d’événement Colloque

Contacts

Dates de l’événement
  • Du au

Lieu de l’événement Événement uniquement sur site, Grande Bibliothèque de la BAnQ, 475 Boul. de Maisonneuve E , Montréal , Canada

Argumentaire

Historiquement, les arts de la scène sont définis par la rencontre entre des interprètes et un public, entre une scène et un parterre, entre une production et une réception, dans un lieu précis, pour un temps limité. Ils présupposent d’ordinaire une communauté coprésente, synchrone et localisée, en direct et in situ. D’autre part, le théâtre, l’opéra, la musique et la danse n’ont eu cesse, depuis la Grèce antique, d’interroger les problématiques de l’espace commun, de la performance, de la représentation, de la médiation et de l’agencement entre l’humain et l’autre qu’humain.

L’objectif de ce colloque international et transdisciplinaire est de rassembler des intervenants du milieu des arts de la scène et des arts médiatiques, qu’ils soient chercheurs, producteurs, diffuseurs ou créateurs, afin de discuter de ce qui nourrit depuis longtemps l’identité fondamentale du théâtre, de l’opéra, de la musique et de la danse : la scène. Comment le passage de représentations en direct et in situ aux multiples configurations possibles — en différé et ex situ (capture, enregistrement et diffusion d’événements et de spectacles que l’on voit ailleurs à un autre moment que celui de la représentation), en direct et ex situ (radiodiffusion, la télédiffusion, la webdiffusion live ou téléprésence qui permettent d’assister à un événement ou à un spectacle à distance), ou en différé et in situ (quand un événement ou un spectacle est repris au même endroit, mais à un autre moment, comme avec certains usages de la réalité virtuelle, augmentée ou mixte) — transforme-t-il l’expérience du spectateur et la nature même de l’événement auquel il participe ?

Conjuguée aux différents développements technologiques ayant eu lieu depuis quelque temps — déjà avec le téléphone, le cinéma, la radio et la télévision, mais aussi, plus récemment, avec la réalité virtuelle, le web et les réseaux sociaux —, la pandémie de COVID-19 a contribué à mettre en question de manière plus dramatique encore l’espace physique et, par extension, les arts qui semblaient indissociables des lieux consacrés. Surtout, la pandémie a renforcé cette impression que l’espace physique devient progressivement obsolète et que les arts de la scène sont en crise. Mais ces dernières années ont aussi permis de reconsidérer, repenser la signification même de la scène, sa matérialité, ses formes et ses lieux. De même, les nombreuses initiatives innovatrices récentes invitent à envisager les effets de la pandémie comme un ensemble catalyseur permettant de réinventer la scène par les médias et les innovations technologiques, de manière à ce qu’elle rende possibles des relations et rencontres inédites entre la performance et son public. De la production d’œuvres en réalité augmentée à la prestation en direct via la plateforme Zoom, en passant par le défi que pose le « chatroom musical », et que facilitent entre autres des applications comme Endlesss, nombre de recherches et d’expérimentations ont pour objectif de redonner vie à la performance, mais selon de nouvelles modalités qui, chacune, modifient en profondeur l’écologie traditionnelle de la scène. Dans une réalité post- pandémique, avec le développement des écrans connectés, qu’il s’agisse d’écrans géants fixes ou de plateformes mobiles, avec un accès au web et une caméra, avec des technologies de suivi de mouvement et de géolocalisation, nous assistons à une redécouverte de l’espace physique, mais sous une nouvelle forme, plus complexe, hybride ou mixte. Dans ce champ élargi – diversement nommé « réalité mixte » (Milgram et al.), « espace hybride » (Benford et Giannachi), « ville intelligente » (Halegoua), « web localisé » (Gordon et de Souza e Silva) ou « géomédia » (McQuire) –, l’espace public et les communautés, la scène et les publics, les assemblées, les événements et les spectacles sont reconfigurés.

Ce colloque se propose d’examiner les reconfigurations récentes de la scène par certaines technologies numériques qui font dialoguer la connectivité et la localisation, les espaces virtuels en ligne et les espaces physiques hors ligne, afin de bien cerner leur impact sur cette écologie de la scène et de saisir toute la complexité inhérente à son renouveau technologique et médiatique. Nous invitons des propositions de communications individuelles (20 minutes) qui explorent ces thématiques, sans restrictions chronologiques ou langagières par rapport aux corpus et phénomènes étudiés. Les communications peuvent aborder les sujets suivants, sans toutefois s’y limiter :

  • Les manières dont la « scène » est élargie par les nouvelles technologies et leur impact sur le contenu, la forme, la diffusion ou la réception des spectacles.
  • L’extension sociale et sensorielle de l’expérience du spectateur par les expériences immersives, émersives, participatives et interactives.
  • Les résonances politiques de la reconfiguration de la scène et de la salle par la technologie, de la skènè par la technè, offrant un nouveau « partage du sensible », une autre distribution des « places et des parts », des pouvoirs et du commun (Lyotard, Rancière, Dardot et Laval).
  • La redéfinition et démocratisation des arts de la scène par les nouvelles technologies.
  • Le lien entre les transformations récentes de la scène et les expérimentations passées.
  • La question de la présence dans les spectacles sur la « scène » reconfigurée.

Modalités de contribution

Merci de faire parvenir vos propositions, en français ou en anglais, (500 mots max.) par le biais du formulaire en ligne  d’ici le 15 janvier 2023.

Pour toute question, utilisez l’adresse suivante : reinventerlascene@gmail.com

Comité scientifique

  • Olivier Asselin (Université de Montréal) Richard Bégin (Université de Montréal)
  • Josette Féral (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3) Jean-Marc Larrue (Université de Montréal)
  • Colleen Renihan (Dan School of Drama and Music, Queen’s University)

Comité organisateur

  • Olivier Asselin (Université de Montréal) Richard Bégin (Université de Montréal)
  • Thomas Carrier-Lafleur (Université de Montréal)
  • Zoey Cochran (Université de Montréal / Université McGill) Ana Sokolović (Université de Montréal)

Coordination

Frédérique Khazoom (Université de Montréal/University of Amsterdam) Anne Lévesque (Université de Montréal)

Le colloque bénéficie du soutien du programme « Connexion » du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH).

Mots-clés