- Du au
Lieu de l’événement Tours
Le réseau Relicom propose des rencontres et des publications qui, depuis 2012, interrogent la dimension communicationnelle du religieux, à partir des sciences de l’information et de la communication et de façon interdisciplinaire. Le colloque Relicom 2024, après le colloque de Louvain-La-Neuve (2019) et les journées d’étude de Villetaneuse (2012), Dijon (2015) et Tours (2023), propose deux temps distincts :
- un thème de réflexion consacré aux « tensions communicationnelles » suscitées autour du religieux ou en son Il s’agit, dans ce cadre, d’examiner spécifiquement les formes et les modalités communicationnelles (médias, discours, images, rites, évènement, polémique, langage, lexique, mobilisation du numérique…) qui entrent en jeu dans les et face aux conflictualités religieuses – celles-ci ne constituant que l’une des formes, parmi d’autres, de conflictualité sociale (environnement, inégalités et partage des richesses, accès à la santé, questions sécuritaires, etc.). Cette question a aussi pour but d’échapper à la tentation irénique qui pourrait gagner l’étude communicationnelle du religieux, et de rappeler que la religion est aussi l’occasion de tensions et de conflits, déjà en son sein, dont la communication est l’un des vecteurs.
- un espace de présentation de travaux de recherche (notamment de jeunes chercheurs.euses et de doctorant.e.s) sur des questions de communication religieuse, de façon ouverte, de manière plus générale.
La recherche sur la communication religieuse ne porte pas seulement sur les communications produites par les organisations religieuses et leurs adeptes : elle s’intéresse aussi à la communication produite dans l’espace social autour de leurs propositions et de leurs positions ainsi qu’aux effets de la visibilité ou de l’invisibilité du religieux (Stolow, Boutros, 2015), car le religieux se présente « sous le regard du tiers » (Douyère, Gonzalez, 2020) et dans l’espace public. Affaires, polémiques, scandales, dénonciations sont l’occasion d’expression, religieuses ou critiques, qui mettent en jeu des systèmes d’explication, des façons de nommer, invoquent des cultures ou des traditions. C’est ce volet, public, de la communication – qu’elle soit numérique (Catellani et al., 2021 ; Servais et al., 2020), médiatique ou dans l’espace public – autour du religieux ou aux prises avec le religieux, que ce colloque voudrait étudier, et qui n’a que peu retenu encore l’attention des travaux en sciences de l’information et de la communication en France (hormis Lambert, 2014, 2016 ; Tudor, Clitan, Marat Grilo, 2018).
La religion comme objet de tension ou de conflits informationnels et communicationnels – ou la nécessité d’un apaisement communicationnel autour de problèmes publiquement repérés par une religion (Anzelmo, 2018) – intéressent ce colloque. Le religieux n’est pas en effet seulement ce qu’il en dit, mais aussi ce qui est dit de lui dans l’espace public. Les affaires dites « du voile » musulman telles qu’étudiées dans une perspective sémio-communicationnelle par Camila Arêas (2015, 2016) montrent ainsi l’appropriation et le questionnement public en France sur cette question, dans la presse quotidienne régionale et dans d’autres médias ou dans le champ intellectuel – comme lorsque, par exemple, certains acteurs parlent « à la place » de théologiens musulmans pour statuer sur les fondements coraniques du port du voile. Le signe religieux est alors objet de tensions sinon de conflit, et on lui prête sens – ou non. L’affaire qui concerne Mila, cette jeune instagrammeuse qui réagit à une attaque portant sur sa sexualité par une insulte à caractère religieux (Favret-Saada, 2020), montre aussi la tension que des propos critiques sur le religieux peuvent susciter, avec un certain nombre de violences verbales à la clef (Mila, 2021 ; Douyère, 2021a). La question des actes de pédo-criminalité des clercs au sein de l’Église catholique pose aussi quelques questions sur le plan de la communication (Douyère, 2021) et du silence organisationnel (Cordelier, 2015) mis en œuvre, face à une culture du secret institutionnelle (Dufour, 2013) : des témoins y dénoncent des agissements de clercs, l’institution exhibe une position de demande de pardon, d’examen des cas et de prise en compte, sans que cela semble ni résoudre la question ni transformer les modalités communicationnelles de l’institution.
La question est aussi, comme souvent en ce domaine, de savoir qui a le droit de parler, qui est perçu comme légitime dans le fait de parler de religion : les religieux ont-ils seuls droit de parole sur le religieux (Stavo- Debauge, 2020) ou s’agit-il d’une question publique (Dewey, [2019]), légitiment appropriable par des acteurs sociaux ? Ceci est évidemment une source de tensions communicationnelles que cette question de la légitimité à parler du religieux. Les tensions et les conflits apparaissent aussi dans l’emploi de certains mots, qui trahissent, signifient ou dissimulent le religieux (Willems, 2023 ; Desmarchelier, Douyère, Kammarti, Willems et Yankaya, 2024), ou se méprennent sur lui.
Aborder la religion à travers le prisme des conflictualités n’appelle évidemment pas ici à rouvrir en tant que telle la longue histoire mouvementée des religions, qui perdure aujourd’hui « dans un univers culturel saturé et puise dans un répertoire des formes culturelles du conflit, voire dans un réservoir de stéréotypes » (Kaiser, 2009, 351). En effet, il ne s’agit pas ici d’explorer les conflits armés, passés et présents, les conquêtes territoriales ou les pressions politiques qui mettent en jeu ou prennent pour prétexte la religion en tant que tels, mais seulement d’examiner les modalités communicationnelles et informationnelles, le cas échéant, de ces tensions. L’ambition scientifique de ce colloque est en effet de situer son angle d’analyse sur la communication et l’information, déterminants majeurs de son propos.
Elle-même source de contradictions et de négociations, selon Dominique Wolton (2019) et Éric Dacheux (2023), la communication apparait en effet comme un espace symbolique de production de sens et de pratiques où se nouent des tensions, des disputes d’interprétation comme de représentations non seulement entre religions, entre les religions et les autorités mais aussi au sein d’une même religion, entre courants rivaux et dissidents. Des indignations, contestations et troubles religieux, recours en justice et autres actions jusqu’à la violence physique émergent d’images et de mises en scènes, de signes et de symboles, de discours et de contenus audiovisuels circulant dans l’espace médiatique et forment ce que Jacques Cheyronnaud appelle des « situations à contentieux déclaré » (2006).
Ce sont ces situations de conflits sur fond communicationnel et informationnel impliquant « les choses de la religion », comprise dans un sens large, qui excède les monothéismes pour impliquer d’autres traditions dites « spirituelles », que voudrait explorer ce colloque à travers quatre axes thématiques : (1) les conflits de représentations et les conflits liés au traitement médiatique des religions ; (2) la contestation de projets de société ; (3) les phénomènes de réappropriation, parodie, blasphème – et leur contestation ; (4) les rivalités religieuses à propos des lieux, textes et objets.
1. Conflits des représentations et du traitement médiatiques des religions
Les religions réagissent parfois vivement à la manière dont les médias d’information générale les abordent et traitent leur actualité comme leurs errements à l’occasion de faits divers ou délictueux à travers des sujets journalistiques, des documentaires et des reportages (Bréchon, Willaime, 2000 ; Antoine, Douyère, 2018). Outre l’exercice d’un droit de réponse, les religions usent d’une large variété de ripostes, de l’assignation en justice aux menaces plus ou moins explicites, à ce qu’elles jugent comme un travestissement de la, ou de leur, réalité.
Tout un ensemble de médias confessionnels auxquels s’ajoutent une myriade de blogs, de sites animés par des communautés ou des figures religieuses (Tricou, 2015), de comptes de réseaux sociaux numériques, se positionnent dans l’espace médiatique pour porter la contradiction aux médias grand public qui dévoieraient la vérité sur nombre de sujets d’actualité (voir par ex. Verdier, 2018) et s’engagent même dans une entreprise dite de réinformation (Blanc, 2018) du public. Parce que les médias seraient ainsi soumis à une idéologie dominante, la « réinformation », opération de critique médiatique profane tournée vers la production idéologique, se prétendant contre-idéologique, se donnerait pour tâche de développer une information « de résistance » à l’ordre médiatique. Des « médiactivistes » religieux, et notamment chrétiens, tirent par ailleurs occasion d’une actualité médiatique ou d’un questionnement social ou culturel (Douyère, 2020 a) pour produire des contenus numériques qui procurent une « autre information » ou une autre connaissance de la question, davantage ancrées religieusement. Ces médias engagent une bataille de l’information et de la communication, étayée par des convictions religieuses, dont le rapport à la vérité s’avère d’autant plus ambigu lorsqu’ils usent parfois de fake news pour décrédibiliser les autorités publiques ou d’autres religions ou dénoncent comme fake news des informations pourtant avérées les concernant (Arêas, 2018). La récente sinon encore actuelle pandémie de Covid-19 a montré la grande appétence de groupes religieux à la mésinformation sur l’appréciation du virus et l’efficacité du vaccin à travers le monde (Alimardani, 2020 ; Pereira-Gonçalves, 2022).
Si la bataille de l’information et la contradiction s’établissent entre une communauté religieuse et les médias, elle peut également se jouer dans les colonnes ou les espaces participatifs d’un média comme le montre l’analyse du site d’information musulman Saphirenews.com d’Anne-Sophie Lamine (2015) qui souligne une conflictualité interne des militances musulmanes à l’occasion du reportage sur les deux manifestations parisiennes concurrentes commémorant les 10 ans de la loi du 15 mars 2004. Les médias, enfin, ou des acteurs politiques peuvent mettre en avant des courants religieux pour les présenter en un danger redoutable, tel les minarets pour la droite nationaliste suisse (Gonzalez, 2015), les écoles catholiques « traditionnalistes » ou les vêtements associés à la pratique de l’islam en France. La visibilisation communicationnelle du religieux est alors opérée à des fins de critique, érigeant le religieux en évidente menace, et appelant contre lui la mobilisation des citoyens avertis.
2. Contestation de projets de société
Bien que la sécularisation ait largement traversé le monde occidental, les religions conservent un magistère partiel et s’expriment sur des sujets de société pour marquer une critique, si ce n’est une opposition, aux évolutions des mœurs et des cadres juridiques qui norment des pratiques sociales. Les instances religieuses sont particulièrement sensibles aux questions et aux politiques publiques quand ces dernières recouvrent les valeurs ou les thèmes de la condition de naissance, de vie et de mort des individus, ou concernent leur sexualité. « La politique attend de la religion qu’elle offre ses propres lumières afin de contribuer à l’instruction de problèmes éthiques de société particulièrement délicats, là où il y va du sens de la vie et de la mort, ainsi que du rapport à soi et de la dignité humaine » (Ferry, 2015 : 107). Les pouvoirs publics français ont pris l’habitude de solliciter l’avis des principales religions sur les questions dites sociétales comme ce fut le cas lors du projet de loi légalisant le mariage entre personnes de même sexe ou, plus récemment, lors de l’ouverture du débat sur la fin de vie devant conduire à l’écriture d’une nouvelle loi. Les différentes confessions, par la voix de leurs représentants, ont ainsi pu faire valoir leur position éthique et théologique à l’égard ou, le plus souvent, à l’encontre de ces projets de société. Mais la contestation religieuse s’est développée ailleurs que dans les palais de la République : soit par la médiation d’un événement (manifestation, action publique spécifique, prières dans l’espace public) destiné à se trouver relayé par les médias (Lambert, 2014), soit par une production médiatique directe ou appuyée sur certains médias, notamment numériques (Julliard, 2022) qui sont devenus la nouvelle arène de la contestation religieuse (Blanc, 2015) aux réformes. Toutefois, les religions ne parlent pas d’une seule voix et l’on constate des différences notoires sur les questions de « politisation religieuse du genre » (Gasquet, 2011, 2016, 2017 ; Chaves, 1997) tandis que se manifestent de vives oppositions médiatiques (Pereira-Gonçalves, 2021).
Le secteur de la santé, au sens large, renferme des questions socialement vives. Si la contestation religieuse contre le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) existe toujours en France sous des formes médiatiques de « guérilla » (Dufour, 2019), elle se manifeste ouvertement aux États-Unis. Les questions de bioéthique, de la procréation médicalement assistée (PMA), de la gestation pour autrui (GPA), la gestion de la pandémie de Covid-19, notamment à propos de l’interdiction du culte public (Douyère, 2020 b), suscitent de fortes oppositions aux politiques publiques mises en place par les gouvernements à travers le monde. Mais si les positions religieuses fondent une contestation d’un fait ou d’une action politique, elles peuvent en légitimer d’autres face à une opinion publique qui serait rétive : ainsi de la guerre en Ukraine présentée côté russe par des dignitaires chrétiens orthodoxes comme une guerre sainte que mènerait Vladimir Poutine pour réaliser la volonté divine.
3. Réappropriation, parodie, blasphème – et leur contestation
Les religions contestent volontiers les détournements ou les parodies de contenus sacrés (par ex. Douyère, Dufour, Salatko, 2016) à des fins artistiques, commerciales ou usant de la liberté d’expression, comme si les éléments liés à une culture religieuse ne relevaient pas du cognitivement et culturellement disponible. Jeanne Favret-Saada a ainsi montré dans Les Sensibilités religieuses blessées (2017) comment des acteurs institutionnels catholiques mettaient en cause dans l’espace public la représentation filmique de thèmes chrétiens (Douyère, 2019), parvenant à obtenir l’interdiction de la représentation d’un film. Pour l’anthropologue, en effet, « Les efforts incessants des organisations religieuses pour empêcher la sortie de ces films se fondent sur la conviction suivante : tout ce qui a trait au christianisme […] est la propriété exclusive des croyants et surtout des autorités religieuses qui parlent en leur nom et qui, seules, sont compétentes pour dire leur signification, programmer leur représentation, et juger celles que produisent les profanes qui se hasardent à cet exercice. Une telle prétention est bien sûr irrecevable dans des sociétés qui professent depuis des siècles le pluralisme des opinions […] » (Favret-Saada, 2017, p. 17). Le religieux établirait donc indûment « l’indisponibilité de certaines figures à la réappropriation sémantique ou esthétique » (Douyère, 2019), s’en faisant le seul mobilisateur autorisé.
La publicité commerciale utilise de longue date un ensemble de références religieuses dans son contenu promotionnel (Cottin, 2022). Nombreuses sont celles, en effet, qui mobilisent un signe, un symbole, plus ou moins discret, plus ou moins désuet, à l’exemple des cornettes de religieuses, des robes de bure et des tonsures de moines, pour évoquer un passé, faire un trait d’humour à bon frais. Or, ces emprunts sont loin d’être aussi anodins qu’une société sécularisée pourrait le penser. Ils sont régulièrement contestés par les autorités religieuses ou des groupes de fidèles qui dénient la disponibilité culturelle de ce réservoir d’éléments religieux (Cheyronnaud, 2006). La campagne pour l’automobile Golf qui s’approprie la cène christique pour assimiler le nouveau modèle à la venue du messie a marqué un tournant dans la riposte religieuse puisque l’archevêque catholique de Paris d’alors, Mgr Lustiger, avait voulu porter le débat sur la place publique et expliquer les raisons pour lesquelles une action de justice avait été intentée dans une tribune du journal Le Monde intitulée « Questions aux fils de pub »1. La réappropriation disputée d’éléments religieux par les pratiques créatives dépasse la publicité et s’observe par exemple dans le secteur de la mode. Le couturier Karl Lagerfeld avait suscité de vives réactions dans les années 1990 pour avoir utilisé des écritures du Coran sur le buste de plusieurs robes lors d’un défilé à Paris. En 2020, la chanteuse Rihanna a essuyé d’importantes critiques pour l’usage d’un verset du Coran dans la bande-son d’un défilé d’une marque de luxe.
La communication cristallise encore une conflictualité entre des religions et des médias qui en proposent des représentations iconographiques ou discursives disputées, controversées (Seurrat, 2008, 2016 ; Gonzalez, Kaufmann, 2016) et parfois irrespectueuses dans une tradition satirique de la presse, aujourd’hui questionnée (Lambert, 2016). Jeanne Favret-Saada a ainsi montré dans Comment produire une crise mondiale avec douze petits dessins (2007) la constitution progressive, par élargissements concentriques successifs, d’une sphère d’opposition intensifiée à des images (dessins) représentant celui qui est posé comme le prophète de l’islam. La querelle est alors une querelle de représentation, que le religieux en l’occurrence n’autorise pas. Dans leur étude des actions judiciaires en France fondées sur un motif religieux, Hélène Eck et Agnès Granchet (2018) relèvent qu’environ deux tiers des actions en justice portent sur des propos oraux et écrits, le dernier tiers visant des dessins, affiches, spectacles ou vidéos… Bien qu’il semble paradoxal d’utiliser l’expression d’offense religieuse dans la mesure où le droit français ne reconnaît pas ce qualificatif, à la différence d’autres pays comme la Fédération de Russie où existe « l’offense au sentiment religieux des croyants », des groupes religieux contestent publiquement ou devant les tribunaux qui, pour blasphème, qui pour antisémitisme, qui pour « islamophobie » ces productions médiatiques, ou estiment qu’elles contreviennent aux valeurs et représentations d’un groupe culturel et religieux (Asad, 2015). « Entre le respect dû aux croyants et le droit à l’irrespect envers les croyances, s’intercale l’ambiguïté des notions d’ ‘‘offense’’ et de ‘‘respect’’, qui ouvrent la possibilité d’assimiler un groupe de personnes à leur croyance, d’identifier les fidèles à leur foi. D’où la possible concurrence entre des droits fondamentaux, également garantis par la constitution : la liberté d’opinion et d’expression et le respect de toutes les croyances. » (Eck, Granchet, 2018 : 171-172) Cette ligne de crête entre l’affirmation du droit, d’un côté, et les sensibilités identitaires, de l’autre, ouvre un vaste champ de recherches, en régime de laïcité (Charaudeau, 2015), ou non.
1 Le Monde du 7 février 1998.
4. Rivalités religieuses : lieux, textes, objets
L’évolution de la basilique Sainte-Sophie (Ayasofya) d’Istanbul (République de Turquie) au cours du temps (Anzelmo, 2023), jusqu’à son dernier changement de destination en mosquée voulu par les pouvoirs publics turcs, montre, à l’évidence, qu’un lieu marqué par le religieux, même un temps laïcisé, peut se retrouver au cœur des tensions de la fabrique symbolique du politique et être invocable par plusieurs cultures et religions. Les éléments tangibles associés à une religion sont susceptibles d’entrer dans des parcours médiatiques et sémantiques qui les disposent à un conflit d’interprétation ou à des réappropriations contestées, comme le montre la crise du carmel d’Auschwitz dans les années 1980-1990.
S’il y a des lieux convoités par des traditions religieuses qui font l’objet de tensions, d’autres lieux procèdent à une réinterprétation du religieux qui peut faire débat. Ainsi des musées. Le travail de mise en exposition qui matérialise non seulement le guidage spatial mais aussi esthétique et conceptuel du visiteur vers les objets cultuels ou rituels dans un musée (Cerezales, Douyère, Salatko, 2022) contribue à construire un usage et un sens différents qui ne vont pas sans créer des conflits relevant de différents registres d’interprétation. Le transfert d’objets d’un espace sémantique à un autre, leur réinterprétation au moyen du discours de médiation tendant à une conversion du regard (Martin, Faltrauer, Obadia, 2013) ouvre une possible contestation de leurs fonctions et de leurs significations.
Si les textes sacrés sont eux-mêmes de longue date le support de divergences interprétatives entre théologiens, juristes religieux et exégètes, les textes de lois, notamment celle de 1905 relative à la séparation des Églises et de l’État, comme celles plus récentes relatives au port de signes religieux, connaissent leur lot de contradictions et de réinterprétions dans l’espace médiatique, sur la manière de nommer les choses du religieux (Calabrese, 2007), comme à l’intérieur d’un même courant religieux (Abou Ramadan, 2016). Entre la volonté de certains élus d’installer une crèche dans leur mairie au motif qu’il s’agirait désormais avant tout d’un élément culturel plus que religieux ou la revendication d’individus d’arborer des signes confessionnels au nom de la liberté individuelle et de culte dans un espace qui les proscrit pourtant, toute une partie de la contestation de dispositions juridiques sur le religieux glisse vers les tribunaux qui prennent part au concert des interprétations (Pauliat, 2017).
Enfin, sans prétendre clore le champ des possibles investigations, des éléments plus intangibles comme la mémoire d’une communauté ou d’un groupe religieux entrent également en rivalité au détour d’événements, de commémorations, de projets ou de productions culturelles. Le film Vaincre ou mourir sorti en salle en 2023 réactive la controverse toujours sensible autour de la question d’un « génocide vendéen » qui mêle étroitement l’identité catholique aux victimes de la Révolution.
Les tensions à l’égard des signes, symboles, discours, positions et propositions des acteurs religieux passent donc, dans l’espace public comme dans les espaces privés (entreprises, notamment) par la communication et l’information, suscitent débat, controverses, manifestations, contenus dans les médias… Ce sont ces dimensions tensionnelles et conflictuelles que ce colloque se propose d’examiner, en considérant les médias, les outils numériques, les mots, les rhétoriques, les discours, les images qui sont produits et circulent avec pour propos le religieux.
Communication & Religion
Les religions, comme formations sociales et culturelles, sont aussi des espaces de communication (Douyère, Dufour, Riondet, 2014), en leur sein, et dans la société : elles produisent et adressent des messages, discours, recommandations, expriment des positions, passent des questions sous silence, utilisent aussi divers moyens matériels de signification (vêtement, architecture, production sonore…) pour laisser paraître une signification et « communiquer », soit le fait de produire et diffuser du sens, pour attirer ou détourner l’attention. Elles recourent à divers médias (presse, TV, radio, réseaux numériques…) et dispositifs (événement, pèlerinage, célébration…) pour rendre visible des actions et diffuser du sens. Ce sont ces questions communicationnelles et informationnelles, que cette partie ouverte du colloque propose d’étudier.
Des travaux récents pourront y être présentés, notamment (mais non exclusivement) produits par de jeunes chercheurs.euses, doctorants.es et post-doctorants.es. L’appel pour cette partie du colloque est libre et ne désigne pas d’orientation thématique particulière, ni de médias. L’approche est transdisciplinaire, du moment que ce sont bien des questions de communication (et d’information) qui sont étudiées (médiation, réception, discours, image, langage, silence, langue, lexique, conversation, écriture, oralité, médias, numérique…) en tant que telles. Le format et le calendrier de soumission de propositions ainsi que le comité scientifique sont décrits ci-dessous.
(Références bibliographiques citées : voir en fin de page)
Direction scientifique du colloque :
- Stéphane Dufour (Crem)
- David Douyère (Prim), réseau Relicom.
Comité scientifique
François ALLARD-HUVER, Université de Lorraine, Crem Angela ANZELMO, Université de Galatasaray (Istanbul) Camila AREAS, Université de la Réunion, LCF
Alexis ARTHAUD DE LA FERRIÈRE, Royal Holloway College, London ; GSRL
Laurent BIGOT, Université de Tours, Prim
Marcelo CAMURÇA, Universidad Federal de Juiz de Fora Andrea CATELLANI, UCLouvain
Blandine CHELINI-PONT, Université d’Aix-Marseille Béatrice FLEURY, Université de Lorraine, Crem Philippe GONZALEZ, Université de Lausanne, Thema
Isabelle JONVEAUX, Institut suisse de sociologie pastorale (Lausanne), Césor Olivier KOCH, Université Côte d’Azur, Sic.Lab Méditerranée
Frédéric LAMBERT, Carism, Université Paris-Panthéon-Assas Larbi MEGARI, Prim (Université de Tours)
Sébastien MORT, Université de Lorraine, Crem Jérémie NICEY, Université de Tours, Prim
Bruno OLLIVIER, Sciences de l’information et de la communication Kelber PEREIRA GONCALVES, Prim (Université de Tours)
Sylvie PIERRE, Université de Lorraine, Crem Philippe MARTIN, Université Lyon 2 Lumière, Iserl
Yann RAISON du CLEUZIOU, Université de Bordeaux, Institut de recherche Montesquieu Alexandra SAEMMER, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis, Cemti
Rachel SARG, Université de Lorraine, 2L2S Olivier SERVAIS, UCLouvain, ESPO, RSCS Nicolas SOURISCE, Université de Tours, Prim
Joan STAVO-DEBAUGE, Hesav, Lausanne ; CEMS (EHESS) Jacques WALTER, Université de Lorraine, Crem
Hervé ZENOUDA, Université de Toulon, Imsic
Comité d’organisation
Ali AHMADI, Université de Tours, Prim Federico BIGGIO, Université de Tours, Prim Soufyane CHAFIK, Université de Tours, Prim Léa DEHEDIN, Université de Lorraine, Crem
Paul DELAVA, Ircom ; Prim (université de Tours) Cassandra DELIGNY, Université de Lorraine, Crem David DOUYERE, Université de Tours, Prim Stéphane DUFOUR, Université de Lorraine, Crem
Rose Mary ISKANDAR, Université Côte d’Azur, Sic.Lab Valérie LAGRANGE, IUT de Tours, Prim
Pénélope SELHAUSEN-KOSINSKI, Université de Lorraine, Crem Samuel TIETSE, Université de Tours, Prim
Colas ZIBAUT, Prim (université de Tours)
Format
- Les propositions sont rédigées en français dans un format de 3 000 signes espaces comprises (sans compter la bibliographie). Outre la problématique et le cadre théorique (le cas échéant) ou les références majeures mobilisées, la proposition exposera méthodologie, corpus ou terrain de la recherche. Le statut et l’institution de rattachement seront mentionnés en haut du document. Le reste de la proposition sera anonyme.
- Indiquer dans le mail d’envoi et dans le document quelle partie du colloque Relicom est concernée : « Communication & Religion » ou « Religion : tensions communicationnelles » (et dans ce cas l’axe choisi).
Publication
Une publication est envisagée, sous réserve d’évaluation favorable du texte de la communication après le colloque, dans la collection « Recherches collectives en communication », aux Éditions de l’Université de Lorraine (Edul).
Calendrier
- 27 octobre 2023 : première diffusion de l’appel
- mi-février 2024 : date limite de réception des propositions
- début mars 2024 : envoi des propositions en évaluation
- fin avril 2024 : retour des évaluations
- juin 2024 : retours aux auteurs sur les propositions soumises
- 23 et 24 octobre 2024 : colloque (Tours, visioconférence possible).
Contact
- Adresse mail de réception des propositions : reseau.relicom@gmail.com
- Adresse mail des organisateurs scientifiques : david.douyere@univ-tours.fr, s.dufour@univ-lorraine.fr
Références citées dans l’article
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