Rencontres des jeunes chercheur.es en journalisme

Dans le cadre des Rencontres internationales de recherches sur le journalisme, le GIS Journalisme, le LaPIJ et la SBPJor organisent une journée d’étude destinée à de jeunes chercheur.euses et doctorant.es d’horizons divers, mais ayant en commun de s’intéresser au journalisme.
À cet effet, nous les invitons à s’interroger sur les négociations dont le journalisme est l’objet. Dans « Le journalisme en négociations », le journalisme est envisagé comme étant une activité collective dans laquelle est impliquée une diversité d’acteur.rices aux identités et expertises variées, mais dont les actions participent de près ou de loin à l’élaboration des objets, des identités et des discours du journalisme au sein d’espaces (physiques, juridiques, temporels, numériques, etc.) plus ou moins formels. En adoptant une démarche analytique et descriptive des entités du journalisme, nous appelons les jeunes chercheur.es à s’emparer du concept de négociation afin d’explorer les réalités et les limites d’un tel postulat, ainsi qu’à revenir sur le caractère opérable du concept dans la restitution de la diversité des pratiques, des discours et acteur.rices du journalisme, dans la lignée des recherches initiées par le Réseau d’études sur le journalisme (REJ) et de l’ouvrage Le journalisme en invention (Ringoot & Utard, 2005). Les textes d’auteur.rices qui traitent de la négociation, sans pour autant l’avoir appliqué au journalisme, pourront notamment servir de point de départ à la réflexion des chercheur.es intéressé.es par l’appel (voir notamment : Allain, 2004 ; Kuty, 2004, 2008 ; Sebenius, 1992 ; Strauss, 1992).

Sans pour autant s’y réduire, les communications pourraient d’abord s’intéresser aux acteur.rices des négociations dans le journalisme. Dans cette veine, l’approche interactionniste symbolique dans la recherche sur le journalisme offre des pistes de réflexion particulièrement fécondes, notamment en ce qu’elle vise à « repeupler le journalisme de la variété des acteurs qui le composent » (Pereira, Tredan, & Langonné, 2018, p. 99). Le concept de négociation permettrait ici de suivre la diversité des acteur.rices et de leurs usages, les processus de construction identitaire des rôles et leurs perceptions (Raemy & Vos, 2020), par les acteur.rices elleux-mêmes et par les publics, ainsi que d’explorer la présence d’instances favorisant (ou non) leur reconnaissance. D’autres communications pourraient se pencher sur les espaces-temps des négociations dans le journalisme. Il existe ainsi des espaces physiques et symboliques de négociation, de mise en forme et de mise en scène du journalisme, des arènes au sens de Strauss (1992) par exemple, qui structurent les activités et les carrières. Cette perspective invite à dépasser l’idée de négociation comme simple marchandage, mais à l’envisager comme un concept permettant de rendre compte des contextes structurels, locaux, ainsi que des caractéristiques temporelles de ces situations d’interactions. Les procédures et ressorts des négociations dans le journalisme offrent d’autres perspectives de travail. Des propositions de communication pourraient porter sur l’analyse des processus qui sous-tendent les médiations, les conflits, les compromis, les tensions, voire les échecs dans la négociation (Fusulier & Marquis, 2009 ; Moreira, Malcorps, & Vitorino, 2019). Ces communications contribueraient à identifier les articulations entre différentes conceptions de la négociation en les appliquant à la recherche sur le journalisme, ainsi qu’à illustrer empiriquement les types de “travail de négociation” observables dans différents contextes (Grosjean & Mondada, 2004). D’autres propositions pourraient davantage porter sur les objets des négociations dans le journalisme. À l’aide par exemple de concepts issus des études sur les sciences et technologies, ces travaux pourraient étudier la place qu’occupent un ou plusieurs “objets-frontière” (Bowker & Star, 2000) dans les négociations qui habitent le journalisme et analyser en quoi et pourquoi ces objets-frontière sont particulièrement au cœur de telles procédures d’interaction. À travers toutes ces approches, et il en existe bien d’autres, l’idée est de postuler la négociation comme un processus inhérent à la transformation d’une pratique culturelle telle que le journalisme et de prendre ce concept comme une coupole permettant de mettre au jour les processus évolutifs qui y sont à l’œuvre.

Calendrier de l’appel :

• 15 mars 2021 : Date limite pour la réception des propositions de communication (6000 signes + bibliographie)
• 25 mars 2021 : Réponse aux candidat.es
• 2 juillet 2021 : Journée des Rencontres des jeunes chercheur.es en journalisme.
• Adresses de contact : sylvain.malcorps@gmail.com & tixier.florian@gmail.com

Règles de soumission :

Sont acceptés les travaux de docteur.es, doctorant.es ou étudiant.es de Master, individuels ou collectifs. Le(s) auteur.e(s) devront transmettre une proposition de communication de 6000 signes maximum (indiquant la problématique, la méthode, le terrain ou corpus et la bibliographie de référence).

Comité scientifique :

• Florence Le Cam (Université Libre de Bruxelles)
• Monica Martinez (Université de Sorocaba)
• Fabio Enrique Pereira (Université de Brasilia)
• Denis Ruellan (Sorbonne-Université)

• Angelina Toursel (Université Polytechnique Hauts-de-France)
• Philippe Useille (Université Polytechnique Hauts-de-France)
• Djenane Arraes Moreira (Université de Brasilia)
• Manon Libert (Université de Mons)
• Sylvain Malcorps (Université Libre de Bruxelles)
• Florian Tixier (IJBA, Université Bordeaux-Montaigne)