Revue de Recherches Francophones en Sciences de l'Information et de la Communication

Éducation et inclusion : les migrations à l’épreuve du numérique

Réponse attendue pour le 02/02/2024

Type de réponse Contribution complète

Type de contribution attendue Article

Nom de la publication Revue de Recherches Francophones en Sciences de l'Information et de la Communication

Coordinateurs

Les Objectifs de Développement Durable (ODD), adoptés par les Nations Unies en 2015 et également connus sous le nom d' »objectifs mondiaux », jouent un rôle central dans l’Agenda 2030, un programme universel axé sur le développement durable. Ces ODD englobent un ensemble de problématiques, allant de la préservation de l’environnement à la gestion des ressources naturelles, en passant par la lutte contre la pauvreté, la promotion de l’égalité des sexes et de la paix, la stimulation de la prospérité économique, le développement de l’agriculture et l’amélioration de l’éducation (ODD 4). L’Objectif de Développement Durable numéro 10 (ODD 10) se concentre spécifiquement sur la promotion de l’autonomie et de l’inclusion sociale, économique et politique de l’ensemble de la population, en éliminant toute forme de discrimination (UN General Assembly, 2015).
En parallèle, l’Union européenne est confrontée à une série de mouvements migratoires depuis le début du conflit en Syrie en 2014. Ces situations sont souvent qualifiées de « crises migratoires », un terme qui souligne les lacunes des politiques d’accueil des États concernés (Calabrese et al., 2022). De plus, la pandémie a accéléré la digitalisation des sociétés tout en renforçant les disparités internationales, notamment en ce qui concerne l’utilisation des technologies numériques et les apprentissages (Remond et Quenan, 2023). Bien que les technologies offrent des opportunités innovantes pour l’éducation, elles comportent également des risques d’exclusion, en particulier pour les populations isolées (Plantard, 2017).

Pour répondre à ces défis, le gouvernement français a mis en place en 2020 une stratégie d’inclusion numérique destinée aux réfugiés, en collaboration avec la Délégation interministérielle à l’accueil et à l’intégration des réfugiés (Diair). Cette initiative avait pour but de comprendre comment les populations déplacées utilisent les outils numériques et de faciliter leur accès à ces ressources (Diair, 2020). Une enquête menée par la délégation auprès de plus de 450 réfugiés et 437 aidants a ainsi mis en évidence les besoins en formation pour favoriser une meilleure intégration sociale. Les résultats indiquent l’impact de la non-maîtrise du français dans l’appréhension des outils numériques. L’apprentissage de la langue devient ainsi interdépendant d’une littératie numérique d’autant plus cruciale que les démarches administratives se dématérialisent. Dans ce contexte, la médiation numérique apparaît comme un enjeu dans l’accompagnement des réfugiés (Vermeulin, Giner, 2021).

L’appel à communication vise à explorer le potentiel de la technologie pour favoriser l’inclusion des populations déplacées tout en reconnaissant les limites des outils dans un cadre plus global. Les propositions pourront se concentrer sur des approches réflexives et critiques des innovations dans une perspective pédagogique, didactique et communicationnelle.

Par exemple, elles pourront examiner l’utilisation de la robotique, de l’intelligence artificielle ou de la réalité virtuelle pour l’apprentissage du français langue étrangère (FLE), ainsi que l’exploitation d’équipements mobiles ou de ressources éducatives libres (REL) pour s’adapter aux contraintes locales. Au-delà du FLE, les cultures linguistiques des populations déplacées peuvent entrer en conflit avec les conventions du système du français : le numérique peut-il favoriser la compréhension de systèmes linguistiques différents et de quelle manière ? Peut-il aider les formateurs ou bénévoles à appréhender les différentes typologies auxquelles ils sont confrontés ?
Les propositions pourront analyser les obstacles à l’appropriation du numérique par les réfugiés ainsi que les leviers d’action potentiels sur le terrain, notamment en ce qui concerne la médiation, la formation des accompagnants et le rôle des institutions.

Les communications pourront porter, de façon non exclusive, sur différents thèmes listés ci-dessous :

Thème 1 : Dispositifs numériques, apprentissage des langues et inclusion numérique
Thème 2 : Dispositifs d’accompagnement et de médiation : accompagner l’usage au numérique, former les aidants et formateurs
Thème 3 : Entre obstacles et opportunités : les innovations au service de l’inclusion des réfugiés

Les démarches interdisciplinaires sont encouragées en particulier dans le cadre d’un dialogue entre les domaines des Sciences de l’Information et de la Communication, des Sciences de l’Éducation et de la Formation, de la Didactique, de la Sociologie, de la Linguistique, etc.

Modalités de soumission :

  • Les articles complets attendus (pas d’envoi préalable de résumés), en langue française, comportent entre 30 000 et 45 0000 signes espaces compris, hors bibliographie, et seront adressés à
    • Stéphanie Gobet (FoReLLIS, UR-1576) : stephanie.gobet@univ-poitiers.fr,
    • Emilie Remond  (Techné, UR-20297) : emilie.remond@univ-poitiers.fr,
    • Fathallah Daghmi (Migrinter UMR- 7301) : fdaghmi@univ-poitiers.fr> coordonnateurs du dossier, avant le 02 février 2024, pour évaluation en double anonymat par le Comité scientifique de la revue (http://www.refsicom.org/comite-de-lecture).

Pourront être proposés aussi bien des articles à visée épistémologique et théorique que des propositions étayées par des recherches empiriques. Seront privilégiées la clarté et la précision du propos. Pour les normes, se référer à celles de la revue : http://www.refsicom.org

Calendrier :

  • 13 novembre 2023 : diffusion de l’appel à article
  • 2 février 2024 : date limite pour l’envoi des articles
  • 5 février – fin février 2024 : expertise des articles
  • 15 mars 2024 : notification aux auteurs
  • Avril 2024 : publication du numéro

Références :

Calabrese, L., Gaboriaux, C. & Veniard, M. (2022). L’accueil en crise : pratiques discursives et actions politiques. Mots. Les langages du politique, 129, 9-21. https://doi.org/10.4000/mots.29775
Délégation interministérielle à l’accueil et l’intégration des réfugiés (Diair), (Juillet 2020). Stratégie de lutte contre la fracture numérique, en ligne : https://accueil-integration-refugies.fr/wp-content/uploads/2020/09/Strategie-lutte-contre-la-fracture-numerique_072020.pdf

Plantard, P. (2017). 1. La fracture numérique : visages et usages. In Plantard, P., & Vigué-Camus, A. (Eds.), Les bibliothèques et la transition numérique : Les ateliers Internet, entre injonctions sociales et constructions individuelles. Paris : Éditions de la Bibliothèque publique d’information. doi :10.4000/books.bibpompidou.200

Remond, E., Quenan, c. (2023). « Éducation, numérique, cohésion sociale et politiques publiques : une question de coopération et de justice sociale », in Éducation, numérique, cohésion sociale et politiques publiques, sous la direction de Remond, E. et Quenan.C., Institut des Amériques/Agence française de développement/Fondation EU-LAC

UN General Assembly. (2015) Transforming our world : the 2030 Agenda for Sustainable Development, 21 October 2015, A/RES/70/1, available at : https://www.refworld.org/docid/57b6e3e44.html [accessed 28 September 2023]

Vermeulin, C., Giner, C. (2021). Enquête sur les usages numériques des personnes réfugiées. Paris : Délégation interministérielle à l’accueil et à l’intégration des réfugiés . En ligne : https://accueil-integration-refugies.fr/wp-content/uploads/2021/06/02-05-2021-enquete-V5.pdf

Fichier(s) attaché(s)