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« Influenceurs et Influenceuses santé : les récits et les savoirs du corps sur les réseaux sociaux »
Dans une période de prolifération de contenus numériques portant sur la santé, le bien-être et lelifestyle, ce numéro d’Études de communication explorera les pratiques info-communicationnelles d’exposition de soi en ligne (Denouël & Granjon, 2010) mettant en avant une spécificité physique ou un positionnement dans le domaine scientifique et médical lié à des pathologies ou à des controverses sanitaires. Nié et mis à distance par les processus de virtualisation, le corps retrouve une place centrale précisément à partir de ses reproductions « médiées » (Dufrêne, 2002) par les dispositifs numériques où s’inscrivent les « techniques de soi » (Foucault, 2001/2012). Les récits autour de la diversité corporelle, alimentés à la fois par la mise en scène de soi sur les réseaux sociaux et ses reprises médiatiques, peuvent également être impulsés par un aléa de la vie, un désir de retourner le rapport de genre, de transformer, de resignifier ou de rendre son corps performant (à travers une activité physique ou thérapeutique). Qu’elles soient stigmatisantes (Goffman, 1963/2015) ou valorisantes, ces spécificités font l’objet de nouvelles stratégies de mise en visibilité (Voirol, 2005) et de construction communautaire.
Par leur présence et leur production symbolique en ligne, des acteurs pluriels, patients, professionnels, usagers des réseaux sociaux, peuvent s’engager dans la publication d’images, de connaissances et de croyances autour du corps susceptibles de sensibiliser et influencer des vastes communautés d’internautes. Ces pratiques d’influence impliquent une modification des processus cognitifs, émotionnels et comportementaux d’autres individus ou groupes (Mucchi Faina, 1996). Dès les années 1940, les recherches de Paul Lazarsfeld ont démontré que si les effets des médias s’avéraient faibles, les figures de leaders d’opinion faisaient preuve d’une forte capacité à orienter les avis et les comportements de leur entourage (Katz & Lazarsfeld, 2008).
Actuellement, les espaces publics numériques constituent les nouvelles arènes de déploiement d’une forme d’influence qui repose sur la construction dialogique de l’identité en ligne et la maîtrise du regard d’autrui. En élargissant les modes de mise en visibilité du vécu du corps et des connaissances acquises, ce mouvement peut également s’inscrire dans une logique de dénonciation des normes sociales impliquant une lutte pour la reconnaissance des identités méprisées (Fraser, 2005/2011 ; Honneth, 2008). Toutefois, mesurées à partir de métriques algorithmiques de performance, les dynamiques de la reconnaissance en ligne peuvent aboutir à des conséquences paradoxales. Les pratiques de présentation de soi passent en effet souvent par une démarche d’individualisation (Le Bart, 2008) prétendant se détacher des structures collectives de la reconnaissance sociale et impliquant l’adhésion à une pensée libérale. Ainsi, la célébration du je comme étant un être modulable et optimisable encourage une logique de marchandisation de soi et de son récit biographique (Illouz, 2006).
L’influence exercée par ces nouveaux acteurs est également déterminée par les effets d’amplification et de médiatisation de leurs profils dans d’autres espaces numériques. Les plateformes agissent ainsi comme une caisse de résonance sortant ces contenus de leur niche et les présentant au grand public, à travers des phénomènes de reprise, de dialogisme et de distorsion. Si leur cadrage se caractérise souvent par un traitement valorisant la lutte pour la visibilité, il peut rapidement migrer vers une vision métaphorique de la maladie (Sontag, 2009) et une instrumentalisation de ces récits, en déployant un registre sensationnaliste. En produisant une continuité visuelle et symbolique, les éditeurs et les profils d’influenceurs et influenceuses coécrivent un discours qui livre aux communautés en ligne un idéal dans lequel se projeter.
Des observations préliminaires sur ces pratiques indiquent que le genre (Bereni et al., 2008) est un axe fort dans l’élaboration des récits. Les premiers travaux en sciences de l’information et de la communication portant sur le genre ont montré comment les magazines féminins et la publicité ont véhiculé des représentations de la femme de façon à promouvoir des pratiques de consommation et plus largement, un idéal de la femme (Dardigna, 1978), tout en préservant la logique de la domination masculine (Bourdieu, 1998). Ainsi, l’exposition du corps mise en œuvre par les influenceurs et influenceuses peut être révélatrice de la tension entre la volonté de publiciser une maladie et/ou un corps différent tout en essayant de se conformer à un type de beauté normalisé. Par ailleurs, cette exposition peut également s’articuler avec les travaux qui interrogent les techniques de beauté (Ghigi, 2016), ceux portant sur le processus d’empowerment des femmes dans sa dimension politique, émancipatrice (Bacqué & Biewener, 2013) et d’autoformation sur la maladie (Danjou, 2019).
Déjà fortement exploitée dans le domaine du marketing, la figure d’« influenceur/influenceuse » reste pourtant faiblement problématisée dans les SIC. Cette discipline s’est pourtant intéressée aux dispositifs socio-techniques comme les blogs et les forums de santé (Akrich & Méadel, 2009 ; Lamy, 2017), à la médiatisation des récits des malades (Lafon & Pailliart, 2007) et à la construction des savoirs expérientiels (Simon et al., 2019). L’originalité de ce dossier se trouve alors dans l’articulation entre des pratiques individualisées (dont le profil numérique en est le corollaire) et des stratégies de mise à profit des communautés dans le domaine de la santé. Comprenant à la fois des acteurs professionnels et des trajectoires de professionnalisation, la catégorie d’« influenceur/influenceuse santé » constitue un objet en tension que le présent dossier essaie de construire et de questionner.
Les propositions pourront s’inscrire dans les quatre axes suivants :
- Politiques d’exposition de la différence corporelle : tensions entre la dimension politique de l’exposition du corps et les logiques marchandes.
- Reprise médiatique et circulation des discours numériques : reprise et reformulation de la parole des internautes par des médias et des plateformes d’édition de contenu.
- Genre et influence numérique : renforcement ou questionnement des rapports de genre, représentations de l’empowermentdes patients et patientes.
- L’influence en ligne des professionnels de santé : déploiement des réseaux d’influence par les praticiens de santé participant à la construction de controverses et de contre-discours en ligne.
Comité de lecture
Lorena Antezana (Université du Chili, Chili)
Isabelle Bazet (CERTOP, Université de Toulouse 2)
Alexandre Coutant (Université de Québec, Canada)
Jean-Philippe De Oliveira (GRESEC, Université Grenoble Alpes)
Olivier Galibert (CIMEOS, Université de Bourgogne)
Thomas Heller (GERIICO, Université de Lille)
Virginie Julliard (CELSA, Université Panthéon-Sorbonne)
Pina Lalli (Université de Bologne, Italie)
Aurélia Lamy (GERIICO, Université de Lille)
Aurélie Olivesi (ELICO, Université Lyon 1)
Caroline Ollivier-Yaniv (CEDITEC, Université Paris-Est Créteil)
Philippe Ricaud (CIMEOS, Université de Bourgogne
Sandrine Roginsky (Université Catholique de Louvain, Belgique)
Sélection des propositions
La sélection des propositions de contribution se fait en deux temps :
- sur la base d’un résumé de 1 500 à 2 000 motsqui présentera les objectifs, l’argumentation et l’originalité de la proposition ainsi que quelques orientations bibliographiques,
- pour les résumés retenus, une seconde évaluation sera réalisée sur la base des articles définitifs.
Les instructions aux auteurs, à respecter scrupuleusement, sont disponibles sur le site de la revue : https://journals.openedition.org/edc/668.
L’évaluation sera assurée de manière anonyme par au moins deux lecteurs du comité.
L’envoi des résumés au format Word (.docx) ou OpenDocument (.odt) se fait au plus tard le 31 mars 2021 (prolongé au 15 avril) aux trois adresses suivantes :
Les propositions d’articles et les articles définitifs d’une longueur de 35 000 à 40 000 signes (espaces, notes de bas de page et bibliographie compris) peuvent être soumis en français, en portugais ou en anglais. Les articles définitifs sont publiés en français pour la version papier du numéro de la revue, et en anglais, et français pour la version électronique. Aucun engagement de publication ne peut être pris avant la lecture du texte complet.
Calendrier
31 mars 2021 (prolongé au 15 avril) : soumission des résumés pour évaluation
30 avril 2021 : notification de l’acceptation ou du refus
6 septembre 2021 : remise de la version complète des articles
6 décembre 2021 : réception des versions définitives des articles
Juin 2022 : publication du dossier dans le numéro 58 d’Études de Communication
Appel à articles pour la rubrique Varias
Études de communication lance un appel à articles permanent pour sa rubrique Varias.
Toutes les propositions dans les différents domaines de la recherche en SIC sont les bienvenues. Les consignes de rédaction sont disponibles sur le site de la revue : https://journals.openedition.org/edc/668.
Bibliographie indicative
Akrich, M. et Méadel, C. (2009). Les échanges entre patients sur internet. La Presse médicale, 38(10), 1484-1493. https://doi.org/10.1016/j.lpm.2009.05.013
Bacqué, M-H. et Biewener C. (2013). L’empowerment, une pratique émancipatrice. La Découverte.
Bereni, L., Chauvin, S., Jaunait, A. et Revillard, A. (2008). Introduction aux Gender Studies. Manuel des études sur le genre. De Boeck.
Bourdieu, P. (1998). La domination masculine. Seuil.
Danjou, S. (2019). Autoformation et empowerment des femmes ayant un lupus. Spécificités, 14(3), 27-40. https://doi.org/10.3917/spec.014.0027
Dardigna, A-M. (1978). La presse « féminine ». Fonction idéologique. Maspero.
Denouël, J. et Granjon, F. (2010). Exposition de soi et reconnaissance de singularités subjectives sur les sites de réseaux sociaux. Sociologie, 1(1), 25-43. https://doi.org/10.3917/socio.001.0025
Dufrêne, B. (2002). La place du corps dans les sciences de l’information et de la communication.Les Enjeux de l’information et de la communication, 3(1), 39-47. https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2002/varia/05-la-place-du-corps-dans-les-sciences-de-linformation-et-de-la-communication
Foucault M. (2012). Les techniques de soi. In Dits et écrits II (p. 1602-1632). Gallimard. (Première édition 2001).
Fraser, N. (2011). Qu’est-ce que la justice sociale ? Reconnaissance et redistribution. La Découverte. (Première édition 2005)
Ghigi, R. (2016), Beauté. In Rennes, J., Encyclopédie critique du genre (p. 77-86). La Découverte.
Goffman, E. (2015). Stigmate. Les usages sociaux des handicaps. Minuit. (Première édition 1963)
Honneth, A. (2008). La lutte pour la reconnaissance. Cerf.
Illouz, E. (2006). Les sentiments du capitalisme. Seuil.
Katz, E. et Lazarsfeld, P.F. (2008). Influence personnelle. Ce que les gens font des médias.Armand Colin, Ina.
Lafon, B. et Pailliart, I. (Éd.) (2007). Malades et maladies dans l’espace public. Questions de communications, 11, 7-15. https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.7319
Lamy, A. (2017). Mise en cause de l’autorité médicale et légitimation du discours d’expérience sur les forums de discussion en ligne. Quaderni, 93(2), 43-52.https://doi.org/10.4000/quaderni.1074
Le Bart, C. (2008). L’individualisation. Presses des Sciences Po.
Mucchi Faina, A. (1996). L’influenza sociale. Il Mulino.
Simon, E., Arborio, S., Halloy A. et Hejoaka, F. (2019), Les savoirs expérientiels en santé. Fondements épistémologiques et enjeux identitaires. Questions de communication, série actes, 40.
Sontag, S. (2009). La maladie comme métaphore. Christian Bourgeois. (Première édition 1977)
Voirol, O. (2005). Les luttes pour la visibilité. Esquisse d’une problématique. Réseaux, 129-130(1-2), 89-121.
« Influenciadores e influenciadoras en salud : Relatos y saberes del cuerpo en redes sociales »
En un período de proliferación de contenidos digitales sobre la salud, el bienestar y el lifestyle, este número de Etudes de communication explorará las prácticas infocomunicacionales de la exposición de sí en línea (Danouël & Granjon, 2010) de personas que ponen en evidencia una particularidad física o un posicionamiento científico y médico vinculados a patologías o a controversias sanitarias. El cuerpo ha sido negado y puesto a distancia por los procesos de virtualización, sin embargo, encuentra un lugar central a partir de dichas producciones “mediadas” (Dufrêne, 2002) por los dispositivos digitales donde se insccrivent las “técnicas de sí” (Foucault, 2001/2012). Los relatos sobre la diversidad corporal, doblemente alimentados por la puesta en escena de sí en redes sociales y por su tratamiento mediático, pueden ser impulsados por contingencias de la vida, por el deseo de invertir las relaciones de género, de transformar, resignificar y hacer que el cuerpo logre un rendimiento idóneo (a través de la actividad física o terapéutica). Que estas particularidades sean estigmatisantes (Goffman, 1963/2015) o valorizantes, ellas son el centro de nuevas estrategias de visibilidad (Voirol, 2005) y de construcción de comunidades digitales.
Gracias a su presencia y su producción simbólica en línea, diversos actores como pacientes, profesionales y usuarios de redes sociales pueden tomar parte en la publicación de imágenes, de conocimientos y de creencias sobre el cuerpo pudiendo, al mismo tiempo, sensibilizar e influenciar grandes comunidades de internautas. Estas prácticas de influencia implican una modificación de procesos cognitivos, emocionales y comportamentales a nivel personal o grupal (Mucchi Faina, 1996). Desde los años 40, las investigaciones de Paul Lazarsfeld demostraron que, si bien los efectos directos de los medios de comunicación podían ser débiles, las figuras de líderes de opinión tenían la capacidad de orientar los gustos y los comportamientos de las personas de su entorno (Katz & Lazarsfeld, 2008).
Actualmente, los espacios públicos digitales constituyen las nuevas arenas de despliegue de una forma de influencia que se apoya sobre la construcción dialógica de la identidad en línea y sobre el manejo de la opinión de los demás. Ampliando los modos de puesta en visibilidad de las vivencias del cuerpo y de los conocimientos sobre él adquiridos, esta dinámica puede igualmente inscribirse en una lógica de denunciación de normas sociales implicando la lucha por el reconocimiento de identidades despreciadas (Fraser, 2005/2011 ; Honneth, 2008). Sin embargo, medidas a partir de métricas algorítmicas de eficacia y de rentabilidad, las dinámicas del reconocimiento en línea pueden desembocar en consecuencias paradójicas. La presentación de sí se impregna a menudo de lógicas de individualización (Le Bart, 2008) que pretenden desprenderse de estructuras colectivas de reconocimiento social y que implican la adhesión a un pensamiento liberal. De este modo, la celebración del yo como una entidad modulable y optimizable, fomenta la mercantilización de sí y de su relato biográfico (Illouz, 2006).
La influencia que ejercen estos nuevos actores esta igualmente determinada por los efectos de amplificación y de mediatización de sus perfiles en otros espacios digitales. Las plataformas en línea funcionan como cajas de resonancia que sacan estos contenidos de su nicho para presentarlos a públicos más amplios, gracias a operaciones de recuperación, de dialogismo y de distorsión. Si a menudo el encuadre se caracteriza por un tratamiento que valoriza la lucha por la visibilidad, éste puede rápidamente cambiar hacia una visión metafórica de la enfermedad (Sontag, 2009) y una instrumentalización de tales relatos a través un registro sensacionalista. Al producir una continuidad visual y simbólica, los editores de contenido y los perfiles de influenciadores e influenciadoras coescriben un discurso que ofrece un ideal en el cual las comunidades digitales pueden proyectarse.
Observaciones preliminares sobre estas prácticas indican que el género (Bereni et al., 2008) constituye un eje importante en la elaboración de dichos relatos. Las primeras investigaciones sobre género en ciencias de la información y de la comunicación demostraron que las revistas femeninas y la publicidad fueron vectores de representaciones de la mujer que promovían el consumo y, más ampliamente, un ideal de mujer (Dardigna, 1978) que preservaba la lógica de dominación masculina (Bourdieu, 1998). Así, la exposición del cuerpo efectuada por influenciadores e influenciadoras puede ser reveladora de la tensión entre la voluntad de hacer pública una enfermedad y/o un cuerpo diferente mientras se intenta conformarse a un tipo normalizado de belleza. Asimismo, esta exposición puede articularse a las reflexiones que interrogan les técnicas de belleza (Ghigi, 2016) y los procesos de empoderamiento de las mujeres, en sus dimensiones políticas y emancipadoras (Bacqué & Biewener, 2013), así como en su dimensión de autoformación frente a la enfermedad (Danjou, 2019)
Fuertemente trabajada y explotada por el marketing, la figura de “influenciador e influenciadora” han sido poco problematizadas por las ciencias de la comunicación. No obstante, esta disciplina ha trabajado sobre dispositivos socio-técnicos como los blogs y los foros sobre salud (Akrich & Méadel, 2009 ; Lamy 2017), sobre la mediatización de los relatos de pacientes (Lafon & Pailliart, 2007) y sobre la construcción de saberes experienciales (Simon & Arborio, 2019). La originalidad de este dossier se encuentra en la articulación de prácticas individualizadas (siendo su corolario el perfil en redes sociales) y de estrategias de aprovechamiento de comunidades digitales en materia de salud. Abarcando al mismo tiempo actores profesionales y trayectorias de profesionalización, la categoría “influenciador e influenciadora en salud” constituye un objeto en tensión que este numero de revista desea construir e interrogar.
Las proposiciones podrán inscribirse en los siguientes cuatro ejes :
- Políticas de exposición de la diferencia corporal : tensiones entre la dimensión política de la exposición del cuerpo y las lógicas del mercado.
- Cobertura médiatica y circulación de discursos digitales : tratamiento y reformulación del discurso de internautas por los medios de comunicación y las plataformas de edición de contenido.
- Género e influencia digital :reforzamiento o cuestionamiento de las relaciones de género, las representaciones del empoderamiento de las y los pacientes.
- Influencia en línea de los profesionales de la salud : despliegue de redes de influencia por parte de los profesionales de la salud que participan a la construcción de controversias y de contra-discursos en línea.
Comité de lectura (en preparación)
Lorena Antezana (Université du Chili, Chili)
Isabelle Bazet (CERTOP, Université de Toulouse 2)
Alexandre Coutant (Université de Québec, Canada)
Jean-Philippe De Oliveira (GRESEC, Université Grenoble Alpes)
Olivier Galibert (CIMEOS, Université de Bourgogne)
Thomas Heller (GERIICO, Université de Lille)
Virginie Julliard (CELSA, Université Panthéon-Sorbonne)
Pina Lalli (Université de Bologne, Italie)
Aurélia Lamy (GERIICO, Université de Lille)
Aurélie Olivesi (ELICO, Université Lyon 1)
Caroline Ollivier-Yaniv (CEDITEC, Université Paris-Est Créteil)
Philippe Ricaud (CIMEOS, Université de Bourgogne
Sandrine Roginsky (Université Catholique de Louvain, Belgique) (a confirmar)
Selección de propuestas
La selección de propuestas de artículos se realiza en dos tiempos :
- Sobre la base de un resumen de 1500 a 2000 palabras donde se presentarán los objetivos, la argumentación y la originalidad de la propuesta asi como algunas orientaciones bibliográficas.
- Luego, los resúmenes retenidos serán sometidos a una segunda evaluación, esta vez a partir del artículo definitivo presentado.
Las instrucciones a los autores se encuentran disponibles en el sitio de la revista (en francés) : https://journals.openedition.org/edc/668
La evaluación será realizada de manera anónima por al menos dos miembros del comité de lectura.
El envío de los resúmenes deberá realizarse a más tardar para el 31 de marzo de 2021, en formato word (.doc) u OpenDocument (.odt) y debe enviarse a los tres mails siguientes :
Las proposiciones de artículos y los artículos definitivos de un máximo de 35.000 a 40.000 caracteres (esto incluye : espacios, notas al pie de página y bibliografía), pueden ser presentados en francés o en inglés. Ningún compromiso de publicación se realizará sin haber leído previamente el texto completo.
Calendario
- 31 de marzo 2021 : envío de resúmenes
- 30 de abril 2021 : anuncio de aceptación o de rechazo
- 6 de septiembre 2021 : envío de los artículos completos
- 6 de diciembre 2021 : recepción de los artículos (versión definitiva)
- Junio 2022 : publicación del monográfico en número 58 de Études de Communication
Llamado a artículos para la rúbrica Varias
Études de communication hace un llamado a artículos permanente para su rúbrica Varias. Todas las proposiciones dentro de las diferentes áreas de investigación en SIC son bienvenidas. Las instrucciones para la redacción están disponibles en el sitio de la revista : https://journals.openedition.org/edc/668
Bibliografía indicativa
Akrich, M. et Méadel, C. (2009). Les échanges entre patients sur internet. La Presse médicale, 38(10), 1484-1493. https://doi.org/10.1016/j.lpm.2009.05.013
Bacqué, M-H. et Biewener C. (2013). L’empowerment, une pratique émancipatrice. La Découverte.
Bereni, L., Chauvin, S., Jaunait, A. et Revillard, A. (2008). Introduction aux Gender Studies. Manuel des études sur le genre. De Boeck.
Bourdieu, P. (1998). La domination masculine. Seuil.
Danjou, S. (2019). Autoformation et empowerment des femmes ayant un lupus. Spécificités, 14(3), 27-40. https://doi.org/10.3917/spec.014.0027
Dardigna, A-M. (1978). La presse « féminine ». Fonction idéologique. Maspero.
Denouël, J. et Granjon, F. (2010). Exposition de soi et reconnaissance de singularités subjectives sur les sites de réseaux sociaux. Sociologie, 1(1), 25-43. https://doi.org/10.3917/socio.001.0025
Dufrêne, B. (2002). La place du corps dans les sciences de l’information et de la communication.Les Enjeux de l’information et de la communication, 3(1), 39-47. https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2002/varia/05-la-place-du-corps-dans-les-sciences-de-linformation-et-de-la-communication
Foucault M. (2012). Les techniques de soi. In Dits et écrits II (p. 1602-1632). Gallimard. (Première édition 2001).
Fraser, N. (2011). Qu’est-ce que la justice sociale ? Reconnaissance et redistribution. La Découverte. (Première édition 2005)
Ghigi, R. (2016), Beauté. In Rennes, J., Encyclopédie critique du genre (p. 77-86). La Découverte.
Goffman, E. (2015). Stigmate. Les usages sociaux des handicaps. Minuit. (Première édition 1963)
Honneth, A. (2008). La lutte pour la reconnaissance. Cerf.
Illouz, E. (2006). Les sentiments du capitalisme. Seuil.
Katz, E. et Lazarsfeld, P.F. (2008). Influence personnelle. Ce que les gens font des médias.Armand Colin, Ina.
Lafon, B. et Pailliart, I. (Éd.) (2007). Malades et maladies dans l’espace public. Questions de communications, 11, 7-15. https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.7319
Lamy, A. (2017). Mise en cause de l’autorité médicale et légitimation du discours d’expérience sur les forums de discussion en ligne. Quaderni, 93(2), 43-52.https://doi.org/10.4000/quaderni.1074
Le Bart, C. (2008). L’individualisation. Presses des Sciences Po.
Mucchi Faina, A. (1996). L’influenza sociale. Il Mulino.
Simon, E., Arborio, S., Halloy A. et Hejoaka, F. (2019), Les savoirs expérientiels en santé. Fondements épistémologiques et enjeux identitaires. Questions de communication, série actes, 40.
Sontag, S. (2009). La maladie comme métaphore. Christian Bourgeois. (Première édition 1977)
Voirol, O. (2005). Les luttes pour la visibilité. Esquisse d’une problématique. Réseaux, 129-130(1-2), 89-121.
« Health influencers : Narrative and body knowledge on social networks »
In a period of proliferation of digital content on health, well-being and lifestyle, this issue ofÉtudes de Communication will explore the info-communication practices of online self-exposure (Denouël & Granjon, 2010) highlighting a physical specificity or a positioning in the scientific and medical field related to pathologies or health controversies. Denied and distanced by the processes of virtualisation, the body regains a central place precisely from its reproductions « mediated » (Dufrêne, 2002) by digital devices in which the “techniques of the self” are transposed (Foucault, 2001/2012). The digital narrative around bodily diversity, fed both by the staging of oneself on social networks and by its media coverage, can also be driven by a life event, a desire to turn gender relations upside down, to transform, resignify or make one’s body perform (through physical or therapeutic activity). Whether they are stigmatising (Goffman, 1963/2015) or valorising, these specificities are the subject of new strategies of visibility (Voirol, 2005) and community construction.
Through their presence and symbolic production online, diverse actors, patients, professionals, users of social networks, can engage in the publication of images, knowledge and beliefs around the body likely to raise awareness and influence vast communities of Internet users. These influencing practices involve modifying the cognitive, emotional and behavioural processes of other individuals or groups (Mucchi Faina, 1996). As early as the 1940s, Paul Lazarsfeld’s research showed that although the effects of the media were weak, opinion leaders showed a strong capacity to influence the opinions and behaviour of those around them (Katz & Lazarsfeld, 2008).
At present, digital public spaces are the new arenas for the deployment of a form of influence that relies on the dialogical construction of online identity and the control of the gaze of others. By broadening the ways in which the experience of the body and acquired knowledge are made visible, this movement can also be part of a logic of denunciation of social norms involving a struggle for the recognition of despised identities (Fraser, 2005/2011 ; Honneth, 2008). However, measured using algorithmic performance metrics, the dynamics of online recognition can lead to paradoxical consequences. Indeed, self-presentation practices often involve an individualisation process (Le Bart, 2008) that claims to be detached from the collective structures of social recognition and implies adherence to a liberal way of thinking. Thus, the celebration of the ‘I’ as a being that can be modulated and optimised encourages a logic of commodification of the self and its biographical narrative (Illouz, 2006).
The influence exerted by these new actors is also determined by the amplification and mediatisation effects of their profiles in other digital spaces. The platforms thus act as a sounding board taking this content out of its niche and presenting it to the general public through the phenomena of adaptation, dialogue and distortion. If their framing is often characterised by a treatment that enhances the struggle for visibility, it can quickly migrate towards a metaphorical vision of the pathology (Sontag, 2009) and an instrumentalization of these narratives, by deploying a sensationalist register. By producing a visual and symbolic continuity, publishers and profiles of influencers co-write a discourse that provides online communities with an ideal onto which to project themselves.
Preliminary observations of these practices indicate that gender (Bereni & al., 2008) is strongly connected to the development of narratives. Early work in information and communication science on gender showed how women’s magazines and advertising conveyed representations of women in ways that promoted consumer practices and, more broadly, an ideal of women (Dardigna, 1978), while preserving the logic of masculine domination (Bourdieu, 1998). Thus, the exposure of the body implemented by male and female influencers may reveal the tension between the desire to publicise a different disease and/or body while trying to conform to a normalised type of beauty). Furthermore, this exposure can also be articulated with studies which question beauty techniques (Ghigi, 2016) and those on the process of women’s empowerment in its political, emancipatory (Bacqué & Biewener, 2013) and self-training dimension (Danjou, 2019).
The figure of the « influencer « , which is already highly exploited in the marketing field, is nevertheless still weakly problematised in information and communication sciences. This discipline has nevertheless taken an interest in socio-technical devices such as blogs and health forums (Akrich & Méadel, 2009 ; Lamy, 2017), the mediatisation of patients’ stories (Lafon & Pailliart, 2007) and the construction of experiential knowledge (Simon & Arborio, 2019). The originality of this issue lies in the articulation between individualised practices (of which the digital profile is the corollary) and strategies for making the most of communities in the field of health. Comprising both professional players and professionalisation trajectories, the category of « health influencer » is an intriguing topic which will be analyzed closely in this issue.
Proposals can be submitted in the following four areas :
- Politics of exposure of bodily difference : tensions between the political dimension of the exposure of the body and market logics.
- Media resumption and circulation of digital discourse : resumption and reformulation of the voice of Internet users by media and content editing platforms.
- Gender and digital influence : reinforcement or questioning of gender relations, representations of patient empowerment.
- Online influence of health professionals : deployment of networks of influence by health practitioners involved in the construction of online controversies and counter-discourse.
Scientific Committee (to be completed)
Lorena Antezana, (University of Chili)
Isabelle Bazet (CERTOP, University of Toulouse)
Alexandre Coutant (University of Québec, Canada)
Jean-Philippe De Oliveira, (GRESEC, University of Grenoble Alpes)
Olivier Galibert (CIMEOS, University of Burgundy)
Thomas Heller (GERiiCO, University of Lille)
Virginie Julliard (CELSA, University of Panthéon-Sorbonne)
Pina Lalli (University of Bologna, Italy)
Aurélia Lamy (GERiiCO, University of Lille)
Aurélie Olivesi (ELICO, University of Lyon 1)
Caroline Ollivier-Yaniv (CEDITEC, University of Paris-Est)
Philippe Ricaud (CIMEOS, University of Burgundy)
Sandrine Roginsky (Catholic University of Louvain, Belgium) (to be confirmed)
Review Process
All submissions will go through at two-part review process :
- submission of a 1500–2000-word abstract which should include a presentation of objectives and principle arguments, explain the originality of the paper and provide key bibliographical references ;
- for selected abstracts, a second evaluation will be carried on completed articles.
Instructions to authors are available on the journal’s website : https://journals.openedition.org/edc/668
Proposals will be peer-reviewed according to a double-blind reviewing process.
Abstracts should be sent by 31 March 2021 in Word (.docx) or OpenDocument (.odt) format to the following three email addresses :
Paper proposals and final papers (35,000 characters including spaces, footnotes and bibliography) may be submitted in English and in French. No commitment to publication can be made until the full text has been read.
Important dates :
- March 31, 2021 : Abstract submission deadline
- April 30, 2021 : Notification of acceptance/ refusal
- September 6, 2021 : Preliminary version of article due
- December 6, 2021 : Final version of accepted article due
- June 2022 : Publication date of issue 58 of Études de communication(paper and digital)
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