Présentation
Les formes numériques de discussion suscitent depuis plusieurs années de nombreux travaux essentiellement fondés sur un modèle idéal de délibération le plus souvent inspiré de l’approche canonique de Jürgen Habermas (Greffet et Wojcik, 2008 ; Graham, 2010 ; Coleman et Moss, 2012 ; Hartz-Karp et Sullivan, 2020). D’autres approches plus récentes cherchent à prendre en compte la diversification des modes d’expression autorisés par des technologies sans cesse mouvantes (Monnoyer-Smith et Wojcik, 2014), en examinant notamment comment leurs affordances permettent l’émergence d’engagement civique fondé non pas sur la rationalité mais sur l’affectivité (Papacharissi, 2015). D’autres encore soulignent le caractère faiblement opérationnel de concepts développés en Occident pour penser les phénomènes de participation dans les sociétés d’autres aires géographiques (Frenkiel et Wang, 2017).
À partir ou à rebours de ces encore peu nombreuses propositions, peut-on développer d’autres conceptualisations destinées à appréhender la richesse et la variété des échanges délibératifs numériques ?
En obligeant à la numérisation de nombreux processus délibératifs qui se déroulaient jusqu’alors uniquement en face-à-face, et en favorisant l’émergence d’expériences nouvelles, la pandémie de COVID-19 a-t-elle entraîné un renouvellement des approches empiriques, méthodologiques et théoriques de la délibération en ligne ? Jusqu’ici majoritairement disqualifiée en raison de nombreux travers particulièrement observables sur les réseaux socio- numériques (polarisation extrême des opinions, incapacité à produire du consensus,…), les avantages de la délibération en ligne doivent-ils être réévalués ? Certains auteurs traditionnellement attachés à la délibération en face-à-face soutiennent aujourd’hui qu’un système délibératif en ligne pourrait améliorer la légitimité démocratique (Gastil, 2021). Le moment semble opportun pour faire à nouveau un bilan des recherches.
En effet, la pandémie a accéléré deux phénomènes dans le domaine des processus délibératifs. D’une part, on a assisté à l’accroissement de la numérisation des dispositifs qui étaient auparavant développés hors ligne, du fait de l’impossibilité de se réunir dans l’espace public traditionnel. Certes, ce tournant numérique était déjà une tendance visible dans les outils participatifs offerts par les gouvernements. Ces dernières années, de nouvelles plateformes numériques de participation citoyenne ont vu le jour, adoptées par de nombreuses métropoles mondiales (telles que Madrid, Barcelona, Paris, Buenos Aires, Montevideo, New York ou Helsinki), en même temps que se répandait, sous l’impulsion du gouvernement américain, le paradigme du « gouvernement ouvert ». Mais la pandémie a approfondi ce processus, contraignant à aménager ou réinventer rapidement le fonctionnement routinier des instances délibératives. Ainsi, dans quelques pays européens, d’importants dispositifs de mini-publics tels que les assemblées citoyennes sur le climat qui étaient prévues pour 2021 ont du se dérouler en ligne ; dans les pays latino-américains les budgets participatifs à l’échelle locale ont dû choisir entre se dérouler en ligne ou disparaître.
D’autre part, jusqu’à présent, les études sur la délibération en ligne se concentraient plutôt sur les expériences de forums ou sur les plateformes destinées à présenter, commenter ou voter des projets ou propositions de loi (Barandiaran, et al., 2017 ; Annunziata, 2020 ; Shin et Rask, 2021) de manière asynchrone, cette modalité étant considérée comme davantage propice à l’expression d’un potentiel délibératif (Strandberg et Grönlund, 2018 ; De Brasi et Gutierrez, 2020). Or, l’utilisation massive et quotidienne de Zoom, Meet, Webex et autres outils pour tenir rencontres synchrones durant les deux dernières années a ouvert un tout nouveau champ d’exploration (Elstub et al., 2021).
Ce dossier thématique vise à renouveler les études sur la délibération politique en ligne, lorsqu’elle est initiée par une autorité gouvernementale, à l’échelle nationale ou locale, autour des quatre axes thématiques brièvement décrits ci-dessous. Pendant les dernières années, et avec la pandémie comme un facteur accélérateur, on observe des nouveaux enjeux dans le terrain de la délibération en ligne : les dispositifs et designs se sont diversifiés, façonnant les possibilités délibératives ; les logiques d’inclusion et exclusion des participants ont changé ; les outils comme ceux de l’intelligence artificielle ont transformé la modération des échanges et le traitement des résultats ; enfin, les émotions, le conflit, la polarisation, les témoignages ont gagné de la place dans nos sphères publiques. Ce dossier cherche à identifier, décrire et conceptualiser ces nouvelles pratiques en même temps qu’à évaluer la mesure dans laquelle les approches théoriques accompagnent ces changements.
Nous sollicitons des propositions d’articles basées sur des analyses de terrain et des expériences qui ne sont pas cantonnées à la seule sphère anglo-saxonne mais concernent des pays variés, issus des continents africains, asiatiques, européens ou latino-américains. Une attention particulière sera portée aux enjeux méthodologiques. Les papiers comparatifs sur différents contextes géographiques ou sur les dynamiques en ligne/hors ligne sont particulièrement bienvenus.
1. Dispositifs et designs
Devenue centrale dans les travaux plus généraux relatifs à la participation en ligne (Manosevitch, 2014), la question du design des procédures et des plateformes à partir desquelles se matérialisent les discussions se trouve de fait renouvelée avec l’expansion des formes de « technologies civiques » (Zhang, Davies et Przybylska, 2021). La qualité et la teneur de la délibération peuvent ainsi varier en fonction de la structure des plateformes ainsi que des pratiques des participants. Mini-publics, budgets participatifs et autres instances participatives et délibératives habituellement organisées en face-à-face : comment appréhender leur numérisation ? Quels designs permettent-ils d’opérationnaliser les discussions en respectant les étapes de formes de participation habituellement très codifiées ? Peut-on adopter les mêmes approches théoriques et méthodologiques pour appréhender les modalités synchrones et asynchrones des discussions en ligne ?
Plusieurs études ont en effet observé l’influence de telle ou telle caractéristique du dispositif dans lequel s’inscrit la délibération en ligne sur son opérationnalisation, qu’il s’agisse de favoriser l’expression des désaccords (Rossini et Maia, 2021), la pluralité des points de vue (Annunziata, 2016 ; van der Does et Bos, 2021), l’inclusion des opinions minoritaires ou impopulaires (Stromer-Galley et al., 2015) ou encore leur orientation vers le bien commun (Monnoyer-Smith et Wojcik, 2012).
Parallèlement, la généralisation de l’hybridation des dispositifs entre modalités en ligne et modalités hors ligne nécessite de re-questionner des problématiques qui avaient pu être traitées à partir de l’observation de designs expérimentaux (Min, 2007 ; Stromer-Galley, Bryant et Bimber, 2015). Par exemple, à l’échelle individuelle, dans quelle mesure une telle combinaison permet-elle d’accroître les connaissances des participants, leur sentiment d’efficacité politique ou encore leur volonté de prendre part à la politique ?
Ainsi, l’engagement des participants se trouve systématiquement affectée par le design des procédures délibératives. Mais qu’en est-il de l’action des autorités qui les mettent en œuvre ? Les différentes et nécessaires hybridations – en ligne/hors ligne, synchrone/asynchrone – conduisent-elles à intégrer davantage les délibérations au processus décisionnel ?
2. Sociologie des participants
L’anonymat fréquent des espaces de discussion en ligne, institutionnels ou construits de manière expérimentale, a pu être considéré comme permettant d’élargir la sphère publique à de nouveaux participants ou à des participants fréquemment marginalisés par les dispositifs délibératifs traditionnels. Pourtant, la question de la « fracture numérique » qui renvoie autant aux inégalités matérielles d’accès et qu’aux disparités d’usages et de compétences (van Dijk, 2020) nécessaires à la recherche d’information et à l’expression politique en ligne a rapidement été soulevée par les études empiriques. Leurs réponses sur la reconduction des inégalités, de long terme constatées dans le domaine de la participation politique, sont contrastées.
Pour certains, les dispositifs numériques de délibération comme les discussions en ligne informelles s’avèrent impuissants à atténuer les inégalités dans l’accès à une parole publique (Hartz-Karp et Sullivan, 2020 ; Abendschön et García-Albacete, 2021). Ainsi, en ligne, se trouve surreprésenté un public jeune et issu des classes moyennes urbaines, tandis que les participants plus âgés et en provenance de milieux plus défavorisés demeurent peu représentés (Baek, Wojcieszak et Delli Carpini, 2012 ; Touchton, Wampler et Spada, 2019). Cette tendance grossièrement résumée subit néanmoins des infléchissements lorsqu’il s’agit de considérer la forme institutionnelle de la participation numérique. Par exemple, l’étude récente de Kennedy et al. (2021) montre que les inégalités liées au genre habituellement observées dans les débats en face-à-face ne se reproduisent pas lors des sessions en ligne. Plus spécifiquement, si les femmes interviennent moins souvent, leurs propos écrits sont aussi plus développés que ceux des hommes. La dynamique propre à la délibération en ligne pourrait donc diminuer les phénomènes d’« exclusion interne », c’est-à-dire, les situations dans lesquelles tous les participants sont formellement inclus dans la discussion mais où certains d’entre eux ont tendance à ne pas prendre la parole (Young, 2002 ; Annunziata, 2016).
Peut-on considérer que la généralisation des dispositifs numériques a conduit à renouveler la sociologie de leurs participants ? Existe-t-il des stratégies destinées à inclure dans la délibération les individus habituellement absents de ce type d’instance ?
3. Algorithmes, modération et IA
Les dispositifs délibératifs en face-à-face ont donné lieu à des travaux sur les acteurs qui les organisent, les structurent et contribuent à leur déroulement dans un temps défini, ouvrant ainsi la voie à une sociologie du marché de la participation (Mazeaud et Nonjon, 2018). Les études sur les instigateurs et les modérateurs des discussions en ligne ont surtout souligné leur rôle crucial dans la gestion des flux d’information et des interactions entre participants de telle sorte à produire des idées pouvant valablement influencer le processus de fabrication d’une politique publique (Epstein et Leshed, 2016).
D’autres études portant sur les discussions politiques informelles se déroulant notamment dans les espaces de commentaires en ligne (Stroud et al. 2015) relèvent également la dépendance de certaines normes délibératives – telles que par exemple l’interaction entre participants, la justification des points de vue, ou, à rebours, l’incivilité des propos – à la fois au choix du sujet et à la présence d’une modération humaine ou non. Comment l’action des modérateurs contribue-t-elle à façonner les délibérations en ligne, qu’elles soient synchrones ou asynchrones ? Plus précisément, conduit- elle à améliorer la qualité des échanges, à intégrer davantage de participants ou à favoriser l’expression de points de vue minoritaires ?
Plus récemment, l’expression politique en ligne fait l’objet d’une modération d’ordre algorithmique à travers divers procédés fondés sur l’intelligence artificielle, particulièrement dans le cas de débats organisés par les autorités politiques à l’échelon national. Leur efficacité technologique comme les normes démocratiques auxquels ils sont supposés répondre doivent être interrogés (Alnemr, 2020) puisque les algorithmes peuvent être utilisés tant pour modérer des contenus que pour permettre de synthétiser des grandes masses de contributions. Comment les algorithmes impliqués dans les designs des plateformes affectent- ils la délibération ? Quelle est l’influence du recours à l’intelligence artificielle sur les résultats de la délibération et leur prise en compte par les autorités ?
4. Types de discours et rôle des émotions
Le paradigme habermassien de la délibération a été antérieurement mis en question par les courants plus rhétoriques de la délibération (Young, 2002 ; Urfalino, 2013), qui revalorisent le rôle des passions et des émotions à travers des formes narratives telles que le storytelling et les témoignages en vue de proposer un modèle de délibération alternatif et davantage inclusif. D’autres travaux ont mis l’accent sur l’importance du conflit et la reconnaissance des antagonismes plutôt que sur la recherche du consensus promue par le modèle initial d’Habermas.
Cette diversification possible des formes et objectifs de la délibération a été peu prise en considération lorsqu’il s’agit d’examiner les discussions en ligne. Au contraire, leur potentiel délibératif est peu valorisé en raison du caractère souvent vif des échanges, des controverses et polémiques particulièrement observables dans des environnements numériques caractérisés par l’anonymat ou le pseudonymat de leurs participants. S’il est vrai qu’ont pu se répandre, en ligne, des « discours de haine » (Monnier et al. 2021), il est aussi possible de considérer que la multiplication d’expériences délibératives reposant sur une diversité d’arènes et de dispositifs numériques constitue une opportunité pour mettre à l’épreuve les théories rhétoriques. Quelle est la place des récits, témoignages et mécanismes de storytelling dans les pratiques de délibération en ligne ? Quelle est la place des émotions ? Peut-on considérer que la rationalité emprunte, en ligne, d’autres formats que le seul texte argumentatif ?
Quelles sont les formes de manifestions du conflit et de l’antagonisme dans la délibération en ligne ?
D’autre part, si la polarisation des opinions (Waisbord, 2020 ; Strandberg, Himmelroos et Grönlund, 2019 ; Yarchi, Baden et Kligler-Vilenchik, 2021 ; Serrano-Contreras, García-Marín et Luengo, 2020), ou les effets anti-délibératifs de la désinformation (McKay et Tenove, 2021) ont été très étudiés dans le cadre des réseaux sociaux, ils ont été très peu abordés concernant les plateformes de délibération en ligne mises en place par les autorités publiques. Comment la désinformation ou les fake news peuvent-elles affecter dans cette dernière arène les opinions des participants et les résultats des débats ?
Modalités de soumission
Merci d’adresser votre proposition d’article (sous forme de résumé de maximum 5000 signes, tout compris) par courriel à stephanie.wojcik@u-pec.fr et à rocio.annunziata@gmail.com le 1er septembre 2022. Les résumés comporteront a minima un titre, un cadre théorique, une hypothèse de travail et au moins 5 références bibliographiques ainsi que les noms, adresse(s) électronique(s) et affiliation(s) de leur(s) auteur(s).
Les résumés seront évalués par les coordinatrices du dossier, notamment concernant la pertinence par rapport au sujet du dossier. La réponse sera donnée rapidement (au plus tard le 10 octobre 2022).
Les auteurs dont le résumé a été accepté sont invités à soumettre la version complète de l’article (maximum 40 000 signes) sur le site de la revue, au plus tard le 10 janvier 2023.
Les articles seront vérifiés par l’auteur pour garantir l’anonymat (voir rubrique « identification des auteurs dans le manuscrit » des consignes aux auteurs de la revue) et soumis à l’évaluation en « double-aveugle » par le comité de lecture de la revue. La réponse sera donnée au plus tard le 30 mars 2023.
Les articles soumis et acceptés pour publication dans ce dossier sont publiés un à un sur le site, au moment de leur finalisation, sans attendre que l’ensemble du dossier soit prêt à être publié. Le dossier sera ouvert sur le site de la revue au plus tard le 30 juin 2023.
Consignes de rédaction de l’article dans sa version finale :
40 000 signes maximum par article (espaces et références comprises, résumé et mots-clés non compris). Les modalités de présentation complètes sont disponibles sur le site.
Calendrier :
- 01 septembre 2022 : envoi du résumé de l’article (max. 5000 signes).
- 10 octobre 2022 : réponse sur l’acceptabilité du résumé.
- 10 janvier 2023 : remise de la version complète de l’article sur le site de la revue.
- 30 mars 2023 : notification de la réponse du comité de lecture.
- 30 juin 2023 : publication des articles sur le site de la revue.
Pour tout renseignement contacter :
- Stéphanie Wojcik : stephanie.wojcik@u-pec.fr
- Rocío Annunziata : rocio.annunziata@gmail.com
Bibliographie :
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