Argumentaire
Les outils numériques sont-ils des instruments de liberté ou d’aliénation et de dépendance et à quel degré ? Ces outils ont transformé les espaces publics et passent pour rendre la vie plus facile en termes de communication et de mobilité, de gestion et d’administration, de mémoire et de transmission. Ils installent de nouveaux mode d’interaction et de mobilisation, de rapports sociaux et de liens d’interface. Ils sont portés par un imaginaire de la « nouvelle frontière », vers un capitalisme réenchanté. Ils ont permis une réorganisation logistique à l’échelle globale. A quel prix pour la société, les sociétés, le sujet individuel, le citoyen, les relations intersubjectives ? Pour la biosphère ? La démocratie ? Les mutations engendrées sont fulgurantes, et les sciences sociales doivent continuer à s’emparer de leur compréhension processuelle. Les inquiétudes actuelles sur l’intelligence artificielle désignent les enjeux massifs qui apparaissent dans ces évolutions structurelles.
C’est pourquoi L’Homme et la Société lance un appel à contribution en vue d’apporter des éléments d’analyse et de réponse aux questions posées qui interpellent toutes les disciplines de sciences sociales. Trois pistes de recherches peuvent être déclinées, sans exclusive.
- Tout d’abord que devient le sujet individuel (personne, conscient et inconscient, intime et sexuel), le sujet politique (citoyen) acteur actif et sous l’emprise des technologies numériques à grande échelle ? Quelles transformations, pratiques nouvelles, statuts des acteurs digitaux peut-on observer ? Dans un temps immédiat et un espace disparu.
- De quelle société (ou communauté-s ?) ces sujets transformés, en partie à leur insu, sont-ils membres ou agents ? Entre le sujet citoyen et la société s’ouvre un champ politique qui évolue et questionne la démocratie tant comme pratique qu’horizon. Comment est-il transformé ? En quoi les relations économiques, y compris dans ses flux logistiques et son organisation territoriale, sont-elles reconfigurées par le numérique ? Comment les imaginaires des sociétés et des individus et les productions culturelles sont-ils affectés par le numérique ?
- L’État régulateur, attendu salvateur contre les dérives mais exposé à la puissance des GAFAM a-t-il la capacité de réguler autre chose que ses propres intérêts ? Que devient l’État dans ce contexte ? L’enceinte internationale ? En quoi le numérique transforme-t-il les conditions d’exercice de la souveraineté des États et leur capacité à rendre effective leurs lois ? En quoi la digitalisation constitue-t-elle une forme de médiation et de régulation des pratiques et comportements alternative ou au contraire complémentaire des régulations des états, et plus généralement, des autres formes d’institutions humaines ?
- Quelles sont les implications de cette évolution dans la biosphère ? Avec quel effet de retour sur les individus, sociétés et États ? Quels avenirs peut-on anticiper ? Quels avenirs sont anticipés par les acteurs ?
Modalités de contribution
Les propositions d’articles sont à envoyer à Fabrice Flipo, Bernard Hours, Matthieu Montalban sous forme d’un résumé pour le 31 mars 2024.
Les articles devront être écrits pour le 1er novembre 2024.
- Fabrice.flipo@imt-bs.eu
- Bernard.hours@ird.fr
- Matthieu.montalban@u-bordeaux.fr
Directeurs
Pierre Bras et Judith Hayem
Comité de rédaction
- Pierre Bras (UC Paris),
- Ioana Cîrstocea (CESSP-CSE),
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- Bernard Hours (CESSMA),
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- Pierre Rolle (Paris X),
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- Ivan Sainsaulieu (Clersé),
- Nicolas Schapira (MéMo/Grihl),
- Monique Selim (CESSMA),
- Richard Sobel (Clersé),
- Sophie Wahnich (IIAC-TRAM)
Comité scientifique
- Michel Adam,
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- Solange Barberousse,
- Alain Bihr,
- Monique Chemillier-Gendreau,
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- René Gallissot,
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- Dominique Vidal