Contrat doctoral – Projet ANR “Nexus Réussir en licence avec les Humanités numériques »

Réponse attendue pour le 30/06/2024

Type d’annonce Bourse de recherche

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Le sujet général est l’étude de la dimension sociale des apprentissages dans l’enseignement à l’Université, qu’il soit en présence, en hybride et en ligne. Le périmètre d’étude sont les étudiant·es·s de licence, de toutes disciplines.
La thèse pourra être inscrite dans deux sections au choix, après examen de la candidature et délibération avec le·la candidat·e retenu·e : soit Sciences de l’éducation (section CNU 70), soit Sciences de l’information et de la communication (section CNU 71).
L’encadrement sera assuré par Sylvain Connac, Professeur des Université en Sciences de l’éducation et de la formation et Julien Péquignot, Maître de conférences HDR en Sciences de l’information et de la communication.

Le·la doctorant·e sera amené·e à s’insérer dans les laboratoires d’accueil (Lirdef et/ou Lerass) et au sein des équipes de Nexus, notamment auprès des cinq post-doctorats en cours portant sur l’hybridation, l’accessibilité numérique, le podcast dans l’apprentissage, l’approche par compétences par le portfolio d’apprentissage et d’évaluation, les briques Humanités numériques, qui seront une plus-value pour la socialisation et l’organisation de la recherche.

Le cœur de cette thèse sera de construire une étude à méthodologie mixte (qualitative et quantitative) sur la dimension sociale des apprentissages induits par les chantiers pédagogiques développés par Nexus. La dimension sociale des apprentissages correspond à l’ensemble des situations où des étudiant·es·s fournissent un travail pour apprendre en relation avec des partenaires humains (pairs ou experts). Cela se décline par plusieurs types d’échanges interactifs : de la relation pédagogique (Marsollier, 2012), de la coopération, de la collaboration, de la compétition (Connac, 2022 ; Laurent, 2018 ; Marcel et al., 2007).

Les chantiers Nexus actuellement développés font appel à une palette variée d’outils numériques ; il s’agira d’observer au plus près ce que vivent et disent des étudiant·es·s confronté·es·s à ces ressources dans le cadre d’enseignements en licence. Que ce soit par des organisations comme l’hybridation, le tutorat/monitorat ou des approches coopératives, comment les étudiant·es·s investissent les offres de socialités mises à leur disposition ? Comment s’y prennent celles et ceux qui préfèrent opter plutôt pour des formes de travail alternatives ne mobilisant pas ces ressources ?

De plus, au regard des différents processus à l’oeuvre dans une activité cognitive (Connac, 2018), il s’agit de décrire et de comprendre les activités effectives des étudiant·es·s en fonction des apprentissages qu’ils tentent de développer. Par exemple, face aux ressources numériques, vers quels types d’apprentissages les étudiant·es·s se préparent-ils/elles : vers de la simple mémorisation à court terme, avec quel degré de compréhension des contenus enseignés, pour quels types de transferts une fois l’enseignement achevé ? Il s’agira donc de mesurer la réalité de l’impact d’une “culture numérique” (Cardon, 2019) dans le cadre particulier de la mise en place d’outils digitaux d’apprentissage. La “numérisation de la société” (Miège, 2020) est-elle une réalité palpable dans les pratiques d’apprentissage, ou ces dernières font-elles toujours appel à des socialisations “classiques”, voire peut-être plus, dans un mouvement de résistance, de réaction, ou simplement d’entraide, par exemple pour résorber les effets de la “fracture numérique” (Granjon, 2011) ?

Peut-on parler “d’empowerment collaboratif” (Peirot, 2020) ou au contraire d’atomisation des apprenants et peut-être des apprentissages ? En tant qu’organisation, l’Université se voit-elle “rationalisée” par le numérique (Bouillon, 2015) jusque dans la mise en œuvre de l’apprentissage et les liens sociaux afférents, dans une logique d’abaissement des coûts humains voire de rentabilité sous la pression des enjeux socio-économiques contemporains (Boltanski, Chiapello, 1999 ; Bouquillion, 2012) ? On le voit, les pistes sont nombreuses qui pourront être explorées par le·la doctorant·e, ainsi que les ancrages théoriques et les ressources méthodologiques. Outre le recueil de données par l’enquête, le·la doctorant·e devra mettre en œuvre une approche originale en sciences humaines et sociales, usant, selon ses inclinations et les besoins suscités par le terrain, de concepts issus de la sociologie, des sciences de l’information et de la communication, de la psycho-sociologie, de la sémiotique, des sciences de l’éducation, etc., dans une perspective critique et réflexive.

Cette thèse consiste donc à porter un regard distancié et instrumenté, à des fins de publications dans des revues scientifiques, des réalités d’apprentissages socialisés vécues par les étudiant·es·s en licence de l’université Paul-Valéry Montpellier 3.

Une proposition de thèse argumentée et référencée devra être envoyée à Sylvain Connac, Julien Péquignot (co-encadrants) et Julie Philip (chef de projet Nexus). L’ancrage, le prisme, des pistes de travail du terrain devront être clairement présentés. Le projet sera accompagné d’un CV et de tout élément jugé utile (mémoire de master par exemple).

Bibliographie

Boltanski, L., & Chiapello, E. (1999). Le nouvel esprit du capitalisme. Éditions Gallimard.
Bouillon, J. (2015). Technologies numériques d’information et de communication et rationalisations organisationnelles : les « compétences numériques » face à la modélisation. Les Enjeux de l’information et de la communication, 16(1), 89-103.
Bouquillion, P. (dir.) (2012). Creative economy, creative industries : des notions à traduire. Presses universitaires de Vincennes.
Cardon, D. (2019). Culture numérique. Presses de Sciences Po.
Connac, S. (2018). Neuroéducation et pédagogie. Éducation et Socialisation, 49, en ligne : https://journals.openedition.org/edso/3556
Connac, S. (2022). L’école française et les pédagogies coopératives pour apprendre. Revue Internationale d’éducation de Sèvres – CIEP, 90, 53-62. https://journals.openedition.org/ries/12745
Granjon, F. (2011). Fracture numérique. Communications, 88, 67-74.
Laurent, É. (2018). L’impasse collaborative : Pour une véritable économie de la coopération. Éditions Les Liens qui Libèrent.
Marcel, J.F., Dupriez, V., Périsset, D. et Tardif, M. (2007). Coordonner, collaborer, coopérer : de nouvelles pratiques enseignantes. De Boeck Universités.
Marsollier, C. (2012). Investir la relation pédagogique. Chronique Sociale.
Mège, B. (2020). La numérisation en cours de la société. PUG
Peirot, N. (2020). Penser l’empowerment collaboratif comme un dispositif communicationnel. Le cas des services communautaires des plateformes de consommation collaborative, Thèse de doctorat en sciences de l’information et de la communication, Université de Bourgogne.

Comment candidater

Le dossier de candidature devra comporter :

  • Curriculum vitae
  • Lettre de motivation
  • Mémoire de fin d’études de Master (SE ou Info-com)
  • Relevés de notes des dernières années d’études – Lettres de recommandation

La date limite pour candidater est le 30 juin 2024
Les entretiens auront lieu pendant la semaine du 8 juillet 2024

Contacts

  • Sylvain Connac (sylvain.connac@univ-montp3.fr)
  • Julien Péquignot (julien.pequignot@univ-montp3.fr)
  • Julie Philip (julie.philip@univ-montp3.fr)

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