- The , 9h30 - 17h
Event place coming soon
La journée d’étude Théâtre & Numérique aura lieu le 3 mars prochain en visioconférence.
CyberOmbre : Le théâtre dans les cavernes du numérique
« L’église dit: Le corps est une faute.
La science dit: Le corps est une machine.
La publicité dit: Le corps est une entreprise.
Le corps dit: je suis la fête. » Eduardo Galeano – écrivain, journaliste – Uruguay.
Cette journée d’étude se situe dans le prolongement des journées organisées l’an dernier « Figurer nos liaisons numériques par les arts » (voir leur présentation sur le site www.cyberombre.org ).
Nous souhaitons cette année nous focaliser sur ce que les auteur.es de théâtre et leurs œuvres peuvent nous dire des rapports des corps de l’utilisateur ou de l’utilisatrice, des représentations des corps humains avec les plateformes numériques, mais aussi des corps des algorithmes – en tant que matérialité et représentation de leur fonctionnement. Les réseaux socionumériques (RSN) procurent aux organes de l’homme un sensorium augmenté et ainsi de nouvelles possibilités au niveau de l’apparence corporelle, du langage et de la socialité. Cette « augmentation » se trouve en tension permanente avec la « réduction » de la plasticité de notre sensibilité et de la complexité de nos rapports aux êtres et aux choses qu’impose la technologie computationnelle. A cette contrainte s’ajoutent celles liées aux visées commerciales des industries numériques et des outils du « web affectif » qui cherchent à capter les attentions, exacerber l’impulsivité et canaliser l’expression des émotions des utilisateurs et des utilisatrices.
Les communications visuelles stimulées par des plateformes comme Instagram, Facebook, Tiktok, se nourrissent de représentations scénarisées des corps, qui font l’objet d’expositions, de compétitions, de revendications. Elles ont investi en retour les imaginaires et productions scéniques des dramaturges. Les politiques publiques culturelles redoublent l’injonction à une « inclusion numérique » sur les scènes des théâtres. Cela pourrait constituer une opportunité pour interroger l’hyperprésence du numérique dans nos vies intimes, aggravée sensiblement par la diminution de nos mobilités en période de crise sanitaire.
Ces journées d’étude seront consacrées à la complexité du monde contemporain dans lequel nos corps vivent en tension permanente, sous des formes médiales et immédiales, entre une réalité physique (lente, matérielle, bruyante, incertaine et complexe) et une réalité numérique (rapide, immatérielle, silencieuse, « sûre » et synthétique). Par l’analyse fine de cette complexité des usages, notre ambition serait de dégager des approches favorisant le développement d’une pensée critique vis-à-vis d’un dispositif Numérique hégémonique, et d’ouvrir l’imaginaire à « des » Numériques et des designs possibles. Pour cela, nous explorerons les expériences esthétiques scéniques proposées par des artistes pour éclairer les multiples formes de la corporéité aux prises avec les réseaux socionumériques et les différents procédés artistiques pour parvenir à une médiation au numérique : réflexivité critique, autonomie et réappropriation des cultures matérielles.
Programme
La journée se construira autour de quatre tables rondes.
9h30 : Introduction : Fardin Mortazavi
9h45-11h Corps humains, corps robots en scène
Modération, Sophie Jehel
- Mathilde Gentil, metteure en scène, GOSH Cie, « Interactions : Entre jeu(x) théâtral et vidéo », en discussion avec Gabrielle Godin.
- Geneviève Vidal, chercheure en Sciences de l’information et de la communication, LabSic, Université Paris13-USPN et Christian Papilloud, sociologue, chercheur à l’Institut de Sociologie, Martin-Luther Universität de Halle-Wittenberg, « Des arts numériques aux arts de la scène en prise avec le numérique ».
- Ervina Kotolloshi, docteure en art du spectacle et études théatrales, « Vers l’émiettement du corps, la parcellarisation et la fabrication de la présence
11h15-12h30 Le contrôle des corps par les autorités numériques
Modération, Colette Aguerre
- Fabienne Martin-Juchat, Professeure, Université de Grenoble-Alpes, « Chronique anthropologique d’une révolte du corps vivant face au corps normé du numérique ».
- Laurent Chomel, doctorant CEMTI, « Le corps, cet esprit acteur. A partir d’une lecture d’Antonio Damasio ».
- Adrien Pequignot, doctorant EUR ArTeC-CEMTI, « Les métriques comme mesure de toute chose ? » Expérimentations du plugin Facebook Demetricator (Ben Grosser).
Pause déjeuner : 12h30-14h
14h-15h15 Ce que le « confinement numérique » fait vivre au théâtre
Modération, Maxime Cervulle
- Marion Siéfert, autrice, metteuse en scène, « _jeanne_dark ».
- Florence Minder, autrice, metteure en scène, comédienne, « Faire quelque chose (C’est le faire, non?) », en discussion avec Sophie Jehel et Julie Peghini.
- Alexandra Saemmer, ; autrice en littérature numérique, « Des nouvelles de la colonie, les corps confinés ».
- Sébastien Appiotti, Chercheur CEMTI, « Médiation(s) et mise en exposition du (dé)confinement. Retours sur un projet pédagogique participatif Mucem – Université d’Avignon ».
15h30-17h : Médiations artistiques au numérique,
Modération, Yassaman Khadjehi
- Fardin Mortazavi, artiste-doctorant ArTeC-CEMTI « CyberOmbre : Médiation critique au numérique avec les enfants et adolescents par le théâtre ».
- Julien Daillère, artiste-chercheur, « Alternative au numérique grâce l’audio du téléphone : téléperformances et Serveur Vocal Humain ».
- Gilles Vernet – Instituteur, auteur, réalisateur et conférencier, « Le déni corporel et affectif de l’enfant face au numérique, un impensé de l’enseignement qui trouve sa remédiation dans la respiration et l’expression artistique ».
- Patrick Treguer, responsable du Lieu multiple (pôle de création numérique) de l’Espace Mendès France (Poitiers), « Du numérique aux “arts et sciences”: quelle redéfinition de la médiation et de l’espace artistique?».
Conclusion : Sophie Jehel
Coordination
Par Fardin Mortazavi, artiste-doctorant, Univ. Paris 8 Cemti, ING de recherche Eur-ArTeC
Sous la direction de Sophie Jehel, MCF HDR Univ. Paris 8, Cemti
Dans le cadre du projet ArTeC « CyberOmbre : Le théâtre dans la caverne du numérique »
Comité d’organisation
Maxime Cervulle, MCF HDR Univ. Paris 8, Cemti Alexandra Saemmer, Pr Univ. Paris 8, Cemti
Julie Peghini, MCF Univ. Paris 8, Cemti, EUR ArTeC
Yassaman Khadjehi, MCF, Etudes théâtrales, Métiers de la culture, Univ. de Clermont
Adrien Pequignot, doctorant Univ. Paris 8, Cemti – Eur ArTeC
Sébastien Appiotti, docteur, enseignant-chercheur Univ. Avignon, Cemti
Gabrielle Godin, doctorante Univ. Paris 8, ED CLI, Laboratoire Paragraphe
Partenaires
Tiphaine Karsenti, MCF, HAR, Univ. Paris Nanterre
Colette Aguerre, MCF, MCU-HDR en psychopathologie clinique, EE 1901 Laboratoire QualiPsy, Tours