Dans le contexte du projet européen COMMONS, OpenEdition recrute deux doctorant·es pour travailler à concevoir et déployer un observatoire des usages qui permettra de documenter les pratiques des utilisateurs et utilisatrices des quatre plateformes d’OpenEdition, ainsi que d’Huma-Num et Métopes.
Les deux doctorant·es (l’un·e en informatique/humanités numériques et l’autre en sciences de l’information et de la communication/sociologie) collaboreront à la conception d’un protocole d’enquête permettant de documenter les usages des plateformes de science ouverte. Une première campagne d’enquête permettra non seulement un retour critique et réflexif à des fins d’amélioration du protocole mais également une première typologie des usagers et pratiques.
La structure d’accueil du doctorat sera OpenEdition, à Marseille, en co-tutelle avec :
- le LIS (UMR AMU CNRS de l’INS2i) et son école doctorale (ED 184) pour la thèse en informatique ;
- ELICO (Équipe de recherche de Lyon en sciences de l’Information et de la COmmunication) et son école doctorale (485 ED EPIC) pour la thèse en sciences de l’information et de la communication.
Description du sujet de thèse
Dans le contexte du projet européen COMMONS (COnsortium of Mutualised Means for OpeN data & Services for SSH), OpenEdition recrute deux doctorants (H/F) pour travailler à concevoir et déployer un observatoire des usages qui permettra de documenter les pratiques des utilisateurs et utilisatrices des quatre plateformes d’OpenEdition, ainsi que d’Huma-Num et Métopes.
Cette annonce concerne le doctorat en science de l’information et de la communication. La structure d’accueil du doctorat sera OpenEdition, à Marseille, en co-tutelle avec ELICO (Équipe de recherche de Lyon en sciences de l’Information et de la COmmunication) et son école doctorale (485 ED EPIC).
À propos du projet COMMONS et son observatoire des usages
Posant comme principe fondamental que la recherche scientifique est un bien commun qui doit être partagé avec tous, le consortium COMMONS allie les infrastructures OpenEdition, Huma-Num et Métopes afin de faire progresser radicalement la dynamique de la science ouverte. L’environnement intégré de COMMONS couvre l’ensemble de la chaîne de production des connaissances, de la constitution des données à leur diffusion dans la sphère publique. En assurant à la fois l’accès à, et la liaison entre publications et données, le projet COMMONS apporte une contribution décisive à l’amélioration des conditions de production de la preuve en SHS et favorise la discussion et la comparaison des résultats de recherche, garantissant ainsi le respect de l’intégrité scientifique dans la production et le traitement des données.
Le programme de construction COMMONS repose sur les fondations existantes des trois infrastructures et ambitionnent notamment de fluidifier et amplifier et l’accès aux services et leur usage, par la modélisation de parcours utilisateurs seamless et par la formation des acteurs et usagers COMMONS. À cette fin, il est prévu un « observatoire des usages » dont l’objectif est d’identifier en continu les modes d’appropriation par les producteurs et utilisateurs des contenus et services mis à disposition par les trois infrastructures, afin de mesurer l’impact des équipements et améliorer l’expérience utilisateur. Qui sont ces publics – universitaires, galeries-bibliothèques-archives-musées (GLAM), journalistes ? Quels « usages inattendus » sont faits de ces contenus et services – entreprises privées, associations à but non lucratifs et ONG ? Quelles pratiques de recherche, production, consommation et circulation d’information et de savoir ces publics déploient-ils sur ces plateformes et entre les plateformes ? Quelles compétences numériques et documentaires ces publics possèdent, développent ou nécessitent-ils pour naviguer au sein de l’écosystème COMMONS ? Comment ces pratiques et compétences s’appuient, détournent ou ignorent les outils, métadonnées et standards existants ? En retour, et afin de favoriser une expérience utilisateur intégrée, selon quelles modalités est-il possible d’inclure ces publics et les résultats de l’observatoire dans la conception et le prototypage d’interfaces, de formations ou d’outils nouveaux ?
Les objectifs pratiques de cet observatoire seront de fournir un ensemble d’indicateurs et de métriques à l’usage du consortium COMMONS, de ses producteurs de contenus ainsi que de ses usagers afin de :
– identifier et caractériser les publics ainsi que leurs besoins techniques (APIs, liens entre services, plugins…) ou des besoins en communication et formation (en partenariat avec l’URFIST, REFE…) ;
– suivre l’avancement et l’impact du projet par la mesure des usages de l’équipement en termes de consultation des données et des publications par tout acteur du monde économique et de la société civile ;
– aider au déploiement de services au-delà du public cible en évaluant les usages en dehors de la communauté académique en détectant les catégories d’“utilisateurs inattendus” ;
– mesurer les externalités positives générées par un plus grand accès ouvert aux données et publications et par leur réutilisation, au-delà de l’impact financier au sens strict.
Missions des doctorants (H/F)
Les pratiques informationnelles dans la recherche en SHS ainsi que dans le monde extra-académique changent aussi rapidement que les outils numériques qui les rendent possibles. Il est par conséquent nécessaire de pouvoir documenter, analyser et équiper ces pratiques de façon suivie. Les deux doctorants (en SIC et en informatique) collaboreront à la conception d’un protocole d’enquête réplicable permettant de documenter en continu les usages des plateformes de COMMONS. Ce protocole visera, par la collaborations entre les deux doctorants, à articuler :
– une approche qualitative basée sur des dispositifs d’enquête issus de la sociologie et de l’ethnographie (entretiens, questionnaires, observations, groupes de discussion) ainsi que de la sémiotique (étude des interfaces, des classifications documentaires, des outils de recherche et hiérarchisation du contenu) ;
– avec une approche quantitative qui fera fond sur les traces d’usages (logs serveurs, données Matomo , statistiques COUNTER) et des outils précédemment développés à l’OpenEdition Lab (Umberto pour la détection de « lecteurs inattendus », Elinor pour l’analyse des connexions extra-académiques, Bilbo pour l’enrichissement bibliographique) ; plus généralement, les outils méthodologiques seront des modèles de séquences et de thèmes, des réseaux neuronaux sous formes de graphes, de l’apprentissage de représentations ou des modèles de recherche d’information à base de clics.
Sur la base de ce protocole, les deux doctorants mèneront une première campagne d’enquête qui permettra un retour critique et réflexif à des fins d’amélioration du protocole. Les travaux sur le protocole d’enquête de l’observatoire et les résultats de la première campagne seront mis à disposition de la communauté scientifique et des usagers de COMMONS par les moyens suivant :
- publication du protocole ;
- exposition des données de la première campagne (sur un dépôt institutionnel et éventuellement une interface dédiée avec des outils permettant de visualiser et naviguer parmi les différents types d’analyses produites) ;
- rapport sur la première campagne ;
- prototypage d’outils permettant d’améliorer la découvrabilité des contenus et services de COMMONS (par exemple, grâce à l’éditorialisation semi-automatique de contenus en fonction de l’actualité).
Références choisies
Antonijević, Smiljana, “Digital Workflow in the Humanities and Social Sciences: A Data Ethnography” in Jerome W. Crowder, Mike Fortun, Rachel Besara et Linday Poirier (dir.), Anthropological Data in the Digital Age: New Possibilites – New Challenges, Cham, Palgrave MacMillan, 2020, pp. 59–83. https://doi.org/10.1007/978-3-030-24925-0_4 SMASH
Beaudouin, Valérie et Jérôme Denis, “Observer et évaluer les usages de Gallica. Réflexion épistémologique et stratégique”, [Rapport de recherche] BnF; Télécom ParisTech, 2014. https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-01078530
Given, Lisa M. et Rebekah Wilson, “Information technology and the humanities scholar: Documenting digital research practices”, Journal of the Association for Information Science and Technology, vol. 69, no. 6, 2018, pp. 807–819. https://doi.org/10.1002/asi.24008 SMASH
Mahé, Annaïg et Camille Prime-Claverie, “Science ouverte et présence numérique des chercheurs en sciences humaines et sociales. Une étude exploratoire à partir de deux plateformes en ligne : HAL-SHS et Hypotheses.org”, Document numérique, vol. 20, no. 2, 2017, pp. 79–96. https://doi.org/10.3166/dn.2017.00010 SMASH
Maryl, Maciej, Costis Dallas, Jennifer Edmond, Jessie Labov, Ingrida Kelpsienè, Michelle Doran, Marta Kolodziejska et Klaudia Grabowska, “A Case Study Protocol for Meta-Research into Digital Practices in the Humanities”, Digital Humanities Quarterly, vol. 14, no. 3, 2020. http://www.digitalhumanities.org/dhq/vol/14/3/000477/000477.html
Profil recherché
Nous recherchons deux profils complémentaires qui collaboreront tout au long de leur thèse. Pour la thèse en science de l’information et de la communication :
- Diplôme de niveau master en sciences de l’information et de la communication / médias / sociologie / ethnographie / humanités numériques.
- Expérience des méthodes d’enquête de terrain et/ou des outils d’analyse sémiotique-médiatique.
- Connaissance des problématiques informationnelles, bibliothéconomiques, archivistiques à l’ère numérique.
- Appétence pour le développement, l’usage et la critique de méthodes numériques en SHS.
Compétences générales :
- Volonté de collaborer avec d’autres disciplines ainsi qu’avec les autres services d’OpenEdition.
- Connaissance des pratiques de gestion des données (problématiques éthiques, plan de gestion, solutions techniques).
Contexte de travail
L’infrastructure de recherche (IR) OpenEdition, qui coordonne le consortium COMMONS, déploie quatre plateformes de communication scientifique spécialisées en sciences humaines et sociales : une plateforme dédiée aux revues (OpenEdition Journals), une plateforme dédiée aux livres (OpenEdition Books), une plateforme de blogs de recherche (Hypothèses) et un calendrier des événements académiques (Calenda). OpenEdition regroupe près de soixante personnes travaillant à plein temps à Marseille et à Paris pour le CNRS, Aix-Marseille Université, l’EHESS et Avignon Université.
La très grande infrastructure de recherche (TGIR) Huma-Num, soutient les communautés de recherche en leur proposant un ensemble de plateformes et d’outils pour traiter, diffuser et conserver à long terme des données numériques tout au long de leur cycle de vie. L’IR Métopes fournit un ensemble d’outils et de méthodes propres à permettre la constitution de fonds éditoriaux structurés au plus près des impératifs d’accès ouvert et des enjeux économiques liés.
Informations complémentaires
Votre CV, un projet de recherche (max. 1 page + 10 références) et une lettre de motivation doivent être déposés sur le portail du CNRS.
Veuillez également mentionner les coordonnées de 2 contacts de référence que nous contacterons directement le cas échéant.
Institutions
ELICO – Équipe de recherche de Lyon en sciences de l’Information et de la Communication
ELICO
Laboratoire d'Informatique et Systèmes
LIS
Keywords
- Mots-clés
- Ph.D
- Science ouverte