Télévision, information et numérique. Pratiques et publics

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Response type Résumé

Event type colloque

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Event place Colloque pluridisciplinaire et international, Metz 57000

Le 24 janvier 2022, TF1, la chaîne de télévision la plus regardée en France, lançait un nouveau service : « le journal télévisé personnalisé ». Disponible via une application numérique ad hoc « TF1 info », cette fonctionnalité permet à chaque individu de composer son propre JT, en ligne, à partir des reportages conçus et diffusés dans les journaux télévisés du diffuseur, en fonction de ses préférences thématiques et territoriales.
Avec ce service, TF1 se donne pour mission d’informer un public « submergé par l’information digitale », en « s’adaptant aux nouveaux usages » (propos de Olivier Ravanello, directeur de l’information digitale du groupe, rapportés dans Le journal des médias du 14/01/2022, Europe 1 . Accès : https://www.youtube.com/watch?v=hDNrP3aYUrQ).
Cette annonce illustre l’avènement d’un monde audiovisuel numérique, au sein duquel la télévision doit aujourd’hui être pensée.

En effet, la polarisation entre une télévision traditionnelle, en fin de vie, et le numérique n’a plus sa place. La télévision doit désormais être envisagée dans une perspective hybride, tant au niveau de la production que de celui de la réception. Les contenus télévisuels sont conçus pour être visionnés, en contexte domestique mais pas seulement, sur un écran de télévision traditionnel mais aussi en mobilité, dans d’autres temporalités, sur des supports de taille plus réduite (smartphone, tablette, ordinateur) et dans des conditions de réception diversifiées.
Alors que l’on parle de « médias sociaux » pour qualifier l’essor non seulement des pratiques de blogging mais surtout celui des réseaux socionumériques depuis le milieu des années 2000, les mutations de la télévision en lien avec le numérique peuvent être datées de la fin des années 2000. En France, les premiers services de télévision de « rattrapage » sont apparus en 2008 ; à partir de 2011, la commercialisation des « télévisions connectées », ainsi que la démocratisation des smartphones et des tablettes ont étendu les conditions d’écoute des contenus télévisuels. Le média a dû évoluer, de manière à rester concurrentiel face à l’internet, et afin de ne pas disparaitre : les diffuseurs ont saisi les opportunités numériques pour proposer aux publics d’enrichir leurs expériences transmédiatiques, en déployant leurs activités sur les réseaux socionumériques. Ils ont développé des dispositifs, dits d’interactivité, qui leur permettent d’accroître leur audience sociale, c’est-à-dire le volume des échanges sur les réseaux sociaux liés à une émission de télévision.

Si la mise à disposition des contenus télévisuels à la carte, sur un autre écran que celui du poste, a marqué le début d’une désaffection de la télévision au profit de l’internet, les scores d’audience de la télévision multi-écran se maintiennent à des niveaux importants qui ne se justifient pas seulement par les situations de confinement sanitaire en lien avec la pandémie de coronavirus : l’institut Médiamétrie a enregistré une durée d’écoute individuelle moyenne de 3 h 41 pour 2021 (contre 3 h 58 en 2020 et 3 h 40 en 2019, source : Médiamat annuel1). Par ailleurs, une étude récente a révélé que la télévision demeure le média dominant pour s’informer en France, sauf pour les grands consommateurs de réseaux socionumériques (Dejean, Lumeau et Peters, 2021). La télévision, dans son acception désormais hybride, occupe toujours une place, qu’elle soit centrale ou périphérique, dans la vie quotidienne d’une majorité d’individus, en particulier comme source d’information.

L’objectif de ce colloque sera de s’interroger sur l’évolution de la fabrique et de la réception de l’information télévisuelle, à l’heure d’une hybridité des formats médiatiques et numériques. Il permettra de faire un état des lieux des pratiques professionnelles et de celles des publics au sujet des informations télévisuelles et numériques, et d’ouvrir des perspectives de réflexion sur le sujet. Plusieurs thématiques, non exclusives, sont envisagées ; la réflexion n’est bien sûr pas limitée au cas de la France :

  • la théorisation de l’audiovisuel numérique d’information ;
  • les dispositifs hybrides d’information et l’évolution des pratiques professionnelles journalistiques ;
  • la « télévision sociale » : les commentaires numériques en lien avec les programmes télévisés d’information ;
  • la télévision participative : l’implication et la fidélisation des publics ;
  • la politique télévisée à l’heure du numérique et de la désinformation ;
  • la place des télévisions locales dans le « nouvel » écosystème médiatique ;
  • les représentations d’une télévision et de ses publics en mutation ;
  • les méthodes pour observer et analyser les pratiques des téléspectateurs-internautes ;
  • l’évolution des modèles socio-économiques.

Modalités de soumission

Les propositions (titre + résumé de 300 mots + 5 mots clés) devront être envoyées à l’organisatrice du colloque, Céline Ségur (celine.segur@univ-lorraine.fr) avant le 29 avril 2022. Les auteur·es indiqueront leurs fonctions et rattachements institutionnels, ainsi que leurs coordonnées (email).

À l’issue du colloque, les participant·es seront invité·es à soumettre un texte complet en vue d’une publication dans un ouvrage collectif ou dans une revue scientifique, ainsi que de notices pour le Publictionnaire. Dictionnaire critique et encyclopédique des publics – (ISSN 2609-6404) publié sur Huma-Num (TGIR-CNRS), disponible en ligne :
http://publictionnaire.huma-num.fr.

Les frais d’inscription sont de 40 euros pour les titulaires. Les doctorant·es et les non-titulaires sont exonéré·es des frais d’inscription

Calendrier

  • 29 avril : date limite pour l’envoi des résumés d’intention
  • 6 juin : réponse aux auteurs
  • 29 et 30 septembre : colloque, Metz

Comité d’organisation

  • Audrey Alvès (Crem, Université de Lorraine)
  • Morgane Belhadi (Crem, Université de Lorraine)
  • Vitaly Buduchev (Crem, Université de Lorraine)
  • Nicolas Hubé (Crem, Université de Lorraine)
  • Marie-Sophie Madiba (Crem, Université de Lorraine)
  • Sébastien Mort (Crem, Université de Lorraine)
  • Céline Ségur (Crem, Université de Lorraine)

Comité scientifique

  • Patrick Amey (Media@lab-Genève, Université de Genève, Suisse)
  • Stéfanie Averbeck-Lietz (Université de Brême, Allemagne)
  • Aurélie Aubert (Cemti, Université Paris 8)
  • Loïc Ballarini (Arènes, Université Rennes 1)
  • Jérôme Berthaut (Ciméos, Université de Bourgogne)
  • Marie-France Chambat-Houillon (Ceisme, Université Paris 3)
  • Jean Charron (Université Laval, Canada)
  • Béatrice Fleury (Crem, Université de Lorraine)
  • Isabelle Garcin-Marrou (Elico, Institut d’étude politique de Lyon)
  • Eric George (École des médias, Université du Québec à Montréal, Canada)
  • François Heinderyckx (Université libre de Bruxelles, Belgique)
  • Nicolas Hubé (Crem, Université de Lorraine)
  • Benoit Lafon (Gresec, Université Grenoble Alpes)
  • Pierre Leroux (Chus, Université catholique de l’ouest)
  • Emmanuel Marty (Gresec, Université Grenoble Alpes)
  • Angeliki Monnier (Crem, Université de Lorraine)
  • Sébastien Mort (Crem, Université de Lorraine)
  • Philipp Müller (Université de Mannheim, Allemagne)
  • Katharina Niemeyer (École des médias, Université du Québec à Montréal, Canada)
  • Nicolas Pélissier (SIC.Lab Méditerranée, Université Côte d’Azur)
  • Sylvie Pierre (Crem, Université de Lorraine)
  • Nathalie Pignard-Cheynel (Académie du journalisme, Université de Neuchâtel, Suisse)
  • Franck Rebillard (Irméccen, Université Paris 3)
  • Pascal Ricaud (Prim, Université de Tours)
  • Valérie Schafer (C2DH, Université du Luxembourg)
  • Virginie Spies (Laboratoire Culture et Communication, Avignon Université)
  • Olivier Standaert (ORM, Université catholique de Louvain, Belgique)
  • François Valloton (Université de Lausanne, Suisse)
  • Susanne Vollberg (Martin-Luther-Universität Halle-Wittenberg, Allemagne)
  • Jacques Walter (Crem, Université de Lorraine)

Bibliographie indicative

  • Amey P., 2015, « Débat politique/débat télévisé », Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics. Accès : http://publictionnaire.huma-num.fr/notice/debat-politique-debat-televise/.
  • Aubert A., Froissart P., 2014, « Les publics de l’information », Revue française des sciences de l’information et de la communication, 5. Accès : https://journals.openedition.org/rfsic/1121#text. Bourdon J., Noûs C., 2020, « Est-ce la fin de la fin de la télévision ? », Le Temps des médias, 34, pp. 185-205.
  • Chambat-Houillon M.-F., 2016, « De la sincérité aux effets de sincérité, l’exemple de l’immersion journalistique à la télévision », Questions de communication, 30, pp. 239-259. Accès : https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/10776.
  • Chambat-Houillon M.-F., Barthes S., dirs., 2019, « Mutations de la télévision », Télévision, 10.
  • Chateauvert J., Delavaud G., dirs, 2016, D’un écran à l’autre, les mutations du spectateur, Paris, Éd. L’Harmattan.
  • Coutant A., Stenger T., 2012, « Les médias sociaux, une histoire de participation », Le Temps des médias, 18, pp. 76-86.
  • Dejean S., Lumeau M., Peters S., 2021, « La consommation d’informations en France. Quelle place pour la télévision ? », Réseaux, 229, pp. 43-74.
  • Fantin E., François S., Niemeyer K., 2021, Nostalgies contemporaines. Médias, cultures et technologies, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion.
  • Fleury B., Walter J., dirs, 2015, « État des recherches en SIC sur l’information médiatique », Revue française des sciences de l’information et de la communication, 5. Accès : https://journals.openedition.org/rfsic/992.
  • Georges E., dir., 2015, Concentration des médias, changements technologiques et pluralisme de l’information, Québec, Presses de l’université de Laval.
  • Kredens E., Rio Fl., 2015, « Pratiques télévisuelles à l’ère du numérique », Études de communication, 44.
  • Lafon B., dir., 2019, Médias et médiatisation. Analyser les médias imprimés, audiovisuels, numériques, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble.
  • Le Champion R., 2018, La Télévision, Paris, Éd. la Découverte.
  • Le Grignou B., Neveu É., 2017, Sociologie de la télévision, Paris, Éd. la Découverte.
  • Leroux P., Liutort, dirs, 2013, « Renouvellement des mises en scène télévisuelles de la politique », Questions de communication, 24. Accès : https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/8630.
  • Millerand Fl., Proulx S., Rueff J., dirs., 2010, Web social. Mutation de la communication, Montréal, Presses de l’université du Québec.
  • Missika J.-L., 2006, La Fin de la télévision, Paris, Éd du Seuil.
  • Pasquier D., Rebillard Fr., dirs, 2021, « Télévision : les publics », Réseaux, 229.
  • Pignard-Cheynel N., 2018, « Journalisme participatif », Publictionnaire. Dictionnaire critique et encyclopédique des publics. Accès : http://publictionnaire.huma-num.fr/notice/journalisme-participatif/.
  • Rebillard Fr., Noûs C., dirs, 2021, « Télévision : industrie et programmes », Réseaux, 230.
  • Retière D., Villeneuve G., 2018, « La cérémonie électronique. Le Téléthon sur Twitter, Questions de communication,34, pp. 249-268. Accès : https://journals.openedition.org/questionsdecommunication/15931.
  • Ségur C., 2015, « Téléspectateur », Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics. Accès : http://publictionnaire.huma-num.fr/notice/telespectateur/.
  • Ségur C., 2022, Les Publics et leur télévision. Mutation des pratiques, construction des savoirs, Dossier pour l’Habilitation à diriger des recherches en Sciences de l’information et de la communication, Université de Lorraine. Accès : https://hal.univ-lorraine.fr/tel-03556414.
  • Spies V., dir., 2014, « La télévision et après : vers le transmédia », Télévision, 5, pp. 11-130.
  • Spina P., Viallon M., 2016, « La pratique des réseaux sociaux par les diffuseurs télé : un nouvel espace de liberté pour les téléspectateurs et de gestion des audiences pour l’émetteur », ESSACHESS – Journal for Communication Studies, 9(2), pp. 101-112.
  • Treleani M., Jost F., dirs, 2020, « Le spectateur numérique », Télévision, 11.
  • Uricchio W., 2009, « Télévision : l’institutionnalisation de l’intermédialité », p. 161-177, in : Berton M., Weber A.- K., dirs, La Télévision, du téléphonoscope à Youtube, Lausanne, Éd. Antipodes.
  • Valloton F., Weber A.-K., éds, 2022, Pour une histoire élargie de la télévision, Livings books about history. Accès : https://livingbooksabouthistory.ch/fr/book/towards-an-expanded-history-of-television.

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