La médiation des données en temps de pandémie : présentation du projet de recherche DoMeSCo

Séminaire Santé et Big Data

Mis en ligne le

Type d’événement Séminaire

Coordinateurs

  • Quentin Dufour , CMH, ENS-EHESS, UMR CNRS 8097
  • Mathilde Godard , CNRS, Leda, Université Paris-Dauphine

Contacts

Dates de l’événement
  • Le , 15h00 - 16h30

Lieu de l’événement Institut Santé Numérique en Société, Paris Santé Campus et en distanciel, 10 rue d’Oradour sur Glane , Paris 75015, Paris

Argumentaire

Depuis peu, le domaine de la santé voit poindre un grand nombre de données numériques de natures extrêmement diverses, par exemple les bases de données de l’assurance maladie (SNIIRAM) qui sont dorénavant « ouvertes », les données de séquençage du génome de nouvelle génération, l’ensemble des capteurs qui permettent à chacun d’accumuler des données personnelles, de nouvelles enquêtes épidémiologiques de taille inédite. Cette « mise en données » ou datafication, qui porte sur des données très hétérogènes, facilement circulables et de grande taille, n’est pas naturelle mais le produit d’une activité sociale. Elle a aussi de très nombreux effets sociaux.

Ainsi, la capacité à utiliser ces données nécessite de nouvelles compétences et des outils intermédiaires qui transforment le champ et les rapports professionnels. Qu’il s’agisse d’experts dont les compétences sont reconnues depuis peu ou prennent une importance nouvelle, comme les biocurators, les bioinformaticiens, les biostatisticiens, ou de savoirs profanes comme ceux dont font usage par exemple les adeptes du « quantified self » ou les malades atteints de maladies rares, tous transforment les rapports de pouvoirs professionnels en place et en particulier questionnent la centralité des médecins et du diagnostic médical dans le champ.

Plus largement encore, ces données sont susceptibles de transformer à la fois les pratiques de santé et les politiques de santé publique. D’une part, les effets de redistribution entre sphère publique, sphère privée et production de savoirs sont importants. D’autre part, des acteurs privés organisés autour de ces données (les compagnies d’assurances, les laboratoires, et les acteurs du champ numériques – les géants GAFA comme les jeunes pousses) négocient de nouvelles positions. Enfin, les usagers/utilisateurs/patients apprennent au quotidien à se voir diffractées en une multitude d’informations stockées dans des bases de données diverses et à les réutiliser pour eux-mêmes personnellement et comme individus collectifs.

Toutes ces transformations ont fait naître un grand nombre de promesses, parfois naïves, concernant leurs effets dans le domaine médical ou celui du fonctionnement du système de santé. Le séminaire se propose d’examiner ces promesses, mais pas nécessairement d’y croire. Il vise à étudier les transformations des champs de la santé opérées par leur datafication en s’appuyant sur des enquêtes terrains, qui documentent et analysent les pratiques observées et les évolutions que les données engendrent dans des situations concrètes. Le séminaire s’intéresse aux lentes et laborieuses transformations engendrées par ces réels acteurs sociaux que sont les données numériques.

Pour assister au séminaire

Vous pouvez vous inscrire au séminaire en remplissant ce formulaire, en précisant si vous souhaitez y assister en présentiel ou en distanciel. Un lien vers la visio-conférence sera communiqué aux inscrit.es quelques heures avant le début de la séance.

Comité d’organisation

  • Quentin Dufour (CMH, ENS-EHESS, UMR CNRS 8097).
  • Mathilde Godard (CNRS, Leda, Université Paris-Dauphine).

Programme des séances à venir :

– Jeudi 16 juin 2022 (15h-17h30) – Muriel Roger (Université Paris-I) : « les données du SNDS pour la recherche en sciences sociales : enjeux et accès ».

– Programme 2022-2023 – À venir.

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