Penser le(s) lien(s)

Regards croisés sur les dispositifs numériques de médiation à la nature

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Informations éditées à partir d’une annonce Calenda.

Type d’événement Journée d’étude

Contacts

Dates de l’événement
  • Du au

Lieu de l’événement Salle Jacques Cartier, 621 Avenue Centrale , Saint-Martin-d'Hères 38400, France

Cette journée d’étude se propose dans une perspective interdisciplinaire de développer une réflexion sur le lien nature-humain-numérique à travers trois entrées principales : les visions extensives du lien ; les limites et ruptures du lien ; la qualité et l’intensité du lien. Elle associe des communications issues des sciences de l’information et de la communication, de l’informatique et de l’écologie.

MIMESIS, un projet pluridisciplinaire

Porté par les sciences de l’information et de la communication, MIMESIS (Muséum Interface de Médiation pour l’Environnement et les Sciences en ISère) croise plusieurs regards disciplinaires qui se rencontrent autour d’un objet commun : la médiation numérique de la nature et de la biodiversité. Les chercheurs et chercheuses associées au projet viennent de l’informatique, de la sociologie et de l’écologie. Lors de nos échanges, la problématique du lien est apparue centrale dans nos différentes disciplines et au cœur de ce projet de recherche. C’est pourquoi nous organisons une journée d’étude transdisciplinaire sur ce thème, afin de nourrir nos réflexions communes.

La notion de lien, un concept transdisciplinaire

La notion de lien semble traverser les frontières disciplinaires et pouvoir être travaillée à la fois en informatique (données liées, liens hypertextes, interface hommes-machines, etc.), en écologie (liens inter-espèces, à l’environnement, etc.) ou en sciences humaines (lien social, théorie des réseaux, lien faible, lien affectif, lien phatique, lien interindividuel, lien à la nature, lien symbolique, etc.). Elle renvoie rapidement aux problématiques de communautés, d’interactions, de relations, de médiations, de réseaux, notions qui elles-mêmes sont largement transdisciplinaires. Dans sa définition, le lien est d’abord considéré dans sa matérialité : objet qui attache, avant d’être étendu par analogie à une dimension immatérielle : ce qui assure la relation. Il peut avoir une connotation positive : créateur de solidarité, ou négative : ce qui contraint, limite, entrave ; être considéré comme inné : le lien familial ou comme nécessitant une construction : faire le lien, construire un lien. Penser le lien amène donc à s’intéresser, non pas aux objets cantonnés à leur identification (Descola, 2005) mais bien à observer leurs relations, ce qui les relie les uns aux autres, ce qui fait tenir un ensemble hétérogène d’éléments, et assure la cohésion même de manière fugace (Latour, 1999).

Les liens à la nature

Les rapports des êtres humains à la nature se complexifient et évoluent rapidement. Biodiversité, anthropocène, transition écologique, mais aussi injonction à la participation, développement du numérique, des réseaux sociaux numériques conduisent à réfléchir de manière toujours plus complexe à comment les différents éléments s’articulent. Poser la question du lien ouvre alors un vaste champ de pistes de recherches.Cette journée d’étude se propose donc, dans une perspective interdisciplinaire, de développer une réflexion sur le lien à travers trois entrées principales :

  1. Les visions extensives du lien : ouverture et élargissement des liens à travers l’entrée de nouveaux acteurs (humains, mais aussi non-humains), objets, données, échelles. Nous pouvons ici penser à des recherches portant sur la place de l’amateur et du citoyen en science participative, aux nouvelles collaborations qui se mettent en place entre acteurs, mais aussi aux données locales collectées pour servir des enjeux internationaux d’effondrement de la biodiversité et aux possibilités d’intégration des acteurs non-humains dans ces dispositifs.
  2. Les limites et ruptures du lien : difficultés structurelles du lien, mécanismes de déliaisons, échec du lien, processus de rétrécissement et de fermeture. Par exemple, en abordant la problématique des communautés naturalistes fermées (exigence du statut d’expert), les questions techniques, informatiques, structurelles ou financières susceptibles de rompre ou de limiter les liens.
  3. Qualité et intensité du lien : catégorisation des types de liens, gradation de la solidité/fragilité des liens, caractère pérenne ou éphémère. C’est le cas lorsque l’on interroge le lien autour des idées de liens forts et de liens faible, de nœuds plus ou moins centraux, de conditions de maintien des liens sur le long terme.
  • DESCOLA, P. 2005. Par-delà nature et culture. Paris, France : Gallimard. ISBN 978-2-07-077263-6.
  • LATOUR, B. 1999. Politiques de la nature : comment faire entrer les sciences en démocratie. Paris : La Découverte.

Programme de la journée

 

09:15   Mot de bienvenue (Salle Jacques Cartier) – Benoît Lafon – Professeur des universités – Directeur du Gresec

09:15 – 09:30  Introduction de la journée (Salle Jacques Cartier) – Emilie Kohlmann – Responsable scientifique MIMESIS – MCF au Gresec

  • 09:30 – 10:05  Les dispositifs de médiation numériques des collections d’histoire naturelle vecteurs de nouveaux liens (Salle Jacques Cartier) – Lisa Chupin – MCF au Dicen-IDF
  • 10:05 – 10:40  Liens et formes relationnelles construits intuitivement par des viticulteurs sur la page Facebook de leur domaine (Salle Jacques Cartier) – Marie Caroline Heid – MCF au LERASS-CERIC

10:40 – 10:55  Pause café (Salle Jacques Cartier)

  • 10:55 – 11:30  Mutualisation des bases de données d’observation de la nature : lier les acteurs via les données ? (Salle Jacques Cartier) – Camille Bernard – MCF au LIG
  • 11:30 – 12:05  L’intelligence artificielle explicable pour une meilleure compréhension des données naturalistes (Salle Jacques Cartier) – Ikram Chraibi Kaadoud – Postdoctorante Equipe DECIDE, IMT Atlantique, Lab-STICC UMR CNRS 6285

12:05 – 13:30  Déjeuner (Salle Jacques Cartier)

  • 13:30 – 14:05  Appartenir au monde pour penser le lien : le rapport à l’environnement naturel comme creuset de la reliance (Salle Jacques Cartier) – Amélie Coulbaut-Lazzarini – MCF au Gresec
  • 14:05 – 14:40  A-t-on besoin d’une nouvelle typologie techno-dépendante de nos rapports à la nature ? (Salle Jacques Cartier) – Minh-Xuan Truong – post-doctorant au département d’écologie de l’Université suédoise des sciences agricoles
  • 14:40 – 15:15  Attachements, attention à la nature et communauté numérique dans la pratique de Faune France (Salle Jacques Cartier) – Florian Charvolin – Directeur de recherche au CNRS, Centre Max Weber

15:15 – 15:30  Pause café (Salle Jacques Cartier)

15:30 – 16:05  Retour d’expérience sur la participation citoyenne pour le suivi de la biodiversité végétale, à partir de cas d’usages développés au sein de la plateforme Pl@ntNet (Salle Jacques Cartier) – Pierre Bonnet – Cadre scientifique au Cirad, affecté à l’UMR AMAP, et co-responsable de Pl@ntNet

16:05 – 17:30 Sortie nature sur le campus – Observations naturalistes sur le campus de Saint Martin d’Hères

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