AAC – Rappel
Revue des Sciences de l’Information et de la Communication (RFSIC)
Génération(s) santé
Dossier coordonné par Laurence CORROY (MCF-HDR, CERLIS, Sorbonne Nouvelle Paris 3)
et Daniel RAICHVARG (PR émérite, CIMEOS, Université Bourgogne-Franche-Comté).
La possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain  ; » stipule la Constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé. Les problématiques de santé, avec le corollaire de savoir s’il faut l’étendre au bien-être, occupent une place très importante du débat public et les médias s’en font largement l’écho : émissions de télévision, magazines spécialisés, films et séries centrées sur le monde de l’hôpital et de la médecine, forums et blogs dédiés sur Internet, publicités ou livres publicisent, socialisent les formes les plus quotidiennes que les questions de santé prennent comme les formes les plus sujettes à controverse à l’occasion d’une « alerte ».
Les sciences de l’information et de la communication se sont aussi largement emparées de ces questions et les publications ont été riches sur les questions dites socialement vives comme la vaccination, l’antibiorésistance, l’intrication de la santé animale et de la santé humaine…
Ce dossier n’entend pas proposer une revue sur une question de santé particulière, pas plus que sur la santé digitalisée par elle-même ou les organisations du soin mais interroger ce que les générations et la notion de génération font à l’information et la communication en santé. Qu’il s’agisse du vaccin contre la grippe et ses cibles générationnelles (les juniors et les seniors) ou du vaccin contre la rougeole et les effets de sa « présence-absence  ; » dans la durée, dans le continuum temporel d’une vie, il y a à la fois des scissions qui font sens autour de la santé et, en même temps, un lien entre les âges de la vie. Il y a à la fois à conduire une réflexion générationnelle et des réflexions inter et transgénérationnelles. A l’instar des années 80 qui ont été marquées par le SIDA, existe-t-il des questions publiques de santé qui deviennent prégnantes au sein de l’arène publique, dans les médias, pour une génération particulière ? Les formes médiatiques provoquent-elles des césures ou convoquent-elles des enjambements ? Le digital fracture-t-il les espaces de santé individuels et collectifs ou répare-t-il les générations  ; ? Y a-t-il des variants et des invariants dans l’hybride communicationnel physique et digital en santé  ; ? Y a-t-il des configurations et des reconfigurations de nos objets de recherche à travers le prisme générationnel quand on questionne la crèche ou l’EHPAD,The Good DoctorouMeMo  ; ?
Trois axes semblent pertinents pour (dé-, re-)catégoriser les génération(s) :
Axe 1. Circulation des savoirs experts et profanes
Certaines périodes de la vie semblent attirer particulièrement l’attention des pouvoirs publics, des autorités sanitaires et des médias. Les politiques d’éducation à la santé articulent des politiques de prévention à des passages de la vie identifiés et estimés comme sensibles, ce qui laisse en creux ceux qui ne le sont pas, du dicible au non dicible…. Avec le numérique, les communications publiques mais aussi les relations asymétriques entre le médecin et son patient n’ont jamais été autant mises en débat, interrogées. Ces controverses, où se heurtent savoirs experts et profanes sont-ils aussi accompagnés d’effets générationnels ?
Axe 2. Communication des normes en santé
Evaluer le diagnostic de bonne santé selon l’âge et le genre, c’est aussi avoir, souvent de façon implicite, un horizon d’attente de ce qui est normal pour une génération donnée. Cela interroge la relativité de la bonne santé et la manière dont les communications institutionnelles abordent le sujet. Les cadres normatifs qui disent la bonne santé et les comportements (alimentation, relations sexuelles, procréation, etc.) selon les générations peuvent être abordés dans le cadre de ce dossier. Comment peut-on concilier les consentements éclairés des patients avec des degrés de dépendance liés à leur statut, de mineur ou de personne « âgée » ? Mieux vieillir, reculer l’âge de la dépendance, combattre ou reculer l’apparition des maladies dégénérescentes, rythme encore une préhension du temps qui passe et qui marque les corps au sein de l’espace médiatique.
Axe 3. Médiateurs et médiations
Des corps intermédiaires sont sollicités, différents, selon les âges concernés, et ont pour responsabilité officielle ou plus officieuse de s’occuper de la santé et du bien-être des personnes, de dire la santé, d’en communiquer les attitudes « responsables ». Assistants et assistantes maternelles, éducateurs et enseignants, infirmières scolaires, responsables des soins hospitaliers, mais aussi grands-parents, parents et enfants par solidarités intergénérationnelles sont concernés. Le territoire et sa désertification médicale décrit de nouveaux besoins et de nouveaux métiers. Le numérique peut aussi être considéré à l’aune des médiations qu’il propose.
Les propositions d’articles sont à adresser à : laurence.labardenscorroy@gmail.com & Daniel.Raichvarg@u-bourgogne.fr
Les propositions d’articles (entre 30 000 et 40 000 signes espaces compris, bibliographie et notes de bas de page inclus) doivent préciser l’axe thématique retenu et être adressées pour le 1er décembre 2019.
Les notifications aux auteurs seront adressées le 5 janvier 2019.
Les articles définitifs seront à envoyer le 20 février 2020.
Le guide pour la rédaction des articles est à consulter au lien suivant : https://journals.openedition.org/rfsic/401
Mots-clés
- Mots-clés
- Santé