Le dossier thématique du quatrième numéro de Balisages interroge comment on raconte l’histoire des bibliothèques par le recours au récit et la médiation des collections. Quel est le rapport de ces récits à l’Histoire, qui procède elle-même d’une forme de récit (Chartier, 1994), quand la médiation porte sur des collections patrimoniales inscrites dans différentes temporalités ? Quels sont les invariants et, à l’inverse, les éléments discriminants de ces récits ? Qu’apporte la narrativité à la médiation ? Quelle place y tient l’imaginaire, le sentiment, l’émotion ?
« Les récits sont l’une des bases de la formation des sociétés, mais aussi des cultures et des identités. Privées de ce pouvoir de se raconter ce qu’elles furent, ce qu’elles sont et ce qu’elles pourraient être, ces dernières se délesteraient du pouvoir de transformer leurs repères inscrits dans la langue et dans l’ensemble du champ symbolique » (Saillant, Lachance, 2012 :7). On peut en dire autant des bibliothèques publiques, institutions en quête de légitimité scientifique, politique et sociale depuis leur émergence au mitan de l’époque moderne. Ces récits ne relèvent pas seulement de l’histoire, même s’ils lui empruntent linéarité, ruptures significatives et véracité ; ils sont aussi le fondement de la médiation des objets patrimoniaux répondant à une exigence de démocratisation. Or, il n’y a pas de transmission sans récit, les anthropologues et ethnologues le savent bien (Derèze, 1997).
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